Extrait du journal

Malgré la décision prise de lever les sanc tions, l'attitude de l'ltalie demeure aussi réservée et énigmatique que par le passé. Le gouvernement de Rome ne participe pas à la Conférence de Montreux. Il paraît se désintéresser complètement de . ce. qui se passe à Dantzig. Enfin il n'a manifesté jus qu'ici aucun désir de se.faire représenter à la réunion locarnienne de Bruxelles. D'après des informations plus 011 moins officieuses, il n'enverrait de délégués que si l'Allemagne était invitée. En somme, il se comporte comme s'il voulait indiquer que les temps de Stresa sont définitivement révolus et qu'il entend établir tin certain parallélisme entre son action diplomatique et celle du Reich. Il ne semble pas qu'il y ait pour le moment d'accord précis entre Rome et Berlin. Mais le fait même que l'ltalie paraît vouloir se réserver une parfaite liberté d'action, sans tenir compte éventuellement des liens anté rieurement noués avec les puissances occi dentales et sans se préoccuper de la menace pangermanique, est à lui seul assez grave. Si cette orientation de la politique italienne ne se modifiait pas, elle ne pourrait évidemment t*e qu'au bénéfice de l'Allemagne. On ne peut que souhaiter, dans l'intérêt de la paix générale, qu'une évolution se produise. Pour l'instant, rien encore ne l'annonce. Signalons, en passant, que la retraite pro visoire de M. Eden donne lieu à toutes sortes d'interprétations. Il est très probable que le ministre anglais des affaires étrangères est en effet très fatigué, mais il est possible aussi que sa courte absence soit mise à profit pour quelque nouvelle tentative diplomatique britannique à Berlin. Dans tous les cas. elle n'est pas faite pour éclaircir la situation. P. B....