Extrait du journal

~t[~ne~îën'de1â1pëinë pour ~quiiibt~r le budget. A quoi bon si un travail parallèle et contradictoire s'accomplit d'autre part pour le détruire ? Les historiens de la science financière, au spectacle de la série de bévues monumentales qui constituent le plus clair du passé financier dans la plupart des pays, croient n'avoir plus rien de nouveau à redouter du présent. Quelle erreur l Jamais, au contraire, l'incapacité de tenir compte des faits n'a été aussi arrogante. On demande aux gouvernements de pratiquer des économies et'on surcharge la barque de dépenses folles. Les budgets modernes Sont comme .ces bateaux mal arrimés, où le lest manque à fond de cale, où le pont est encombré de superstructures parasites, et qui sont à la merci du ~moindre vent qui, d'aventure, vient rider la face de l'eau Il n'y a rien dans le tonneau des Danaïdes et l'on ouvre sans cesse de nouveaux robinets d'êcouleiment~ sous forme de modestes crédits d'ajnoree, II serait à la fois facile et vain, en tout cas prématuré, de critiquer les expédients~ envisagés d'une façon encore un peu vague pour alléger le poids des dépenses. Ils se ramènent forcément à rejeter sur l'avenir un partie du fardeau qu'on ne peut assumer cette année, à emprunter d'une façon détournée trois milliards par an pour assurer les pensions de guerre, et. à en emprunter franchement quelques autres pour l'outillage national, auquel on transférerait aimablement quelques dépenses normales, impossibles à couvrir normalement. Du moment qu'on ne peut toucher aux lois sociales pour cause de politique, ni trop largement aux dépenses militaires pour cause d'insécurité~ il est fatal qu'on soit condamne à des arrangements de fortune dont la précarité dans le présent et le danger pour l'avenir n'échappent moins qu'à personne aux deux infortunes spécialistes attelés, à la tâche ingrate de calfater de maigres fissures, alors qu'on ouvre à côté des brèches béantes....