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Journal des débats politiques et littéraires, 10 mai 1837

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Journal des débats politiques et littéraires
10 mai 1837


Extrait du journal

L'amnistie, objet de -si longues et si vives contro verses, vient d'être prononcée par le Roi. Le Roi a voulu que les portes des prisons politiques fussent ouvertes. Avant huit jours, il n'y aura plus un seul homme dé tenu pour délit politique sur toute la surface de la France. '■]/..! jX'ri •. ■ Comme acte de - la clémence et de la magnanimité , royales, c'est là une mesure à laquelle nous ne devons qu'applaudir ; car elle est accomplie sans retour. Avant ' que 1 ordonnance de grâce eût paru, nous avons cru pouvoir rappeler au gouvernement les principes sur lesquels sa politique reposait invariablement, depuis trois ans que celte grave question préoccupe les esprits; aujourd'hui nous ne voulons que louer une générosité qiii ne se croit plus obligée d'être prudente; nous ne pouvons qu'admirer une politique qui se croit assez forte pour renoncer à quelques uns des principes aus tères qui ont fait jusqu'ici sa force. Nous n'avons pas l'habitude de pénétrer dans la sphère inviolable où là Constitution , d'accord avec le respect public, a renfermé la royauté. Nous savons que tous les actes de la puissance royale , et même ceux qui se rapportent au plus précieux de ses droits, au droit de faire grâce, sont couverts par la responsabilité mi nistérielle. Mais il nous est impossible ae ne pas faire remonter directement jusqu'au monarque la mesure qui vient d'être prise. Pour la première fois depuis sept ans peut-être, la politique a cédé à des considéra tions où la politique avait la moindre part; les principes ont fléchi devant les sentimens persounels du Roi ; son cœur magnanime a donné ce qu'avait refusé sa raison. Et la générosité du Roi ne nous serait pas connue, comme elle l'est de toute la France , qu'il nous suffirait des circonstances au milieu desquelles l'ordonnance du Bmai a été rendue , pour expliquer l'influence irrésis tible que la Couronne a dû exercer sur ses ministres dans cette importante détermination. C'est en effet à la veille d'un événement qui comble les vœux de sa famille, qui consolide sa dynastie, qui confirme les espérances, la sécurité du pays, c'est à la veille du mariage de son fils aîné que le Roi constitutionnel a fait grâce. Il n'a pas voulu, au moment où la France entière allait se ré jouir, que des malheureux continuassent à gémir dans les prisons politiques; il n'a pas voulu qu'il restât trace de nos tristes discordes, au milieu des brillantes fêtes qui se préparent; et oubliant de si longues amertumes, de si cruelles calomnies, de si audacieuses attaques, oubliant surtout l'obstination qui repousse le repentir et se raidit contre la clémence, le Roi ne s'est souvenu ' que du malheur, et c'est au malheur qu'il a pardonné! C'est ainsi que l'intervention personnelle du Monarque , que ses vives instances, que sa volonté (car nous croyons savoir qu'elle s'est prononcée ) ont décidé sou verainement une mesure que la politique ministérielle avait long-temps jugée impraticable. Noqs ne nous en plaignons pas. Puisque grâce devait être faite, nous sommes heureux de pouvoir reporter au Trône tout l'honneur de cette générosité vraiment royale ; et puis •...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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