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Journal des débats politiques et littéraires, 12 septembre 1836

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Journal des débats politiques et littéraires
12 septembre 1836


Extrait du journal

M. Gisquet est venu chez le Roi. Dans la soirée, M. Madier de Montjau, M. Lcgrand, directeur général des ponts et chaussées, et M. le baron James de Rothschild , ont eut l'honneur d'être reçus par LL. MM. Aujourd'hui, la Reine et les princesses sont allées à Paris. PARIS, 41 SEPTEMBRE. Les journaux anglais, et particulièrement le Morning-Chronicle, jugent assez mal le nouveau ministère, dénaturent les principes qui ont présidé à sa formation, et affectent de répandre toute sorte d'inquiétudes sur des intentions qu'ils ne connaissent pas, mais qu'ils supposent fort gratuitement, et dans an esprit de mal veillance dont nous avons peine à nous expliquer le but et les motifs. La presse anglaise ne nous a pas, en général, donné le droit d'être fort difficiles sur la manière dont elle comprend notre si tuation, apprécie nos hommes d'Etat, et se rend compte des né cessités de notre gouvernement. Elle apporte presque toujours, nous ne Savons pourquoi, dans la discussion de nos affaires et dans l'examen des questions qui nous concernent, une raideur de pré jugés , un genre de préoccupations et d'erreur, qui ôtent à ses jugemens une partie de leur valeur, et dispensent souvent de toute réfutation. Mais il se présente quelquefois certaines questions d'un intérêt général, et de celles par exemple qui touchent aux rap ports des deux gouvernemens, sur lesquelles des faits incontes tables et de notoriété européenne jettent une lumière assez vive pour que les erreurs ordinaires des journaux anglais, en acquérant plus d'importance, deviennent aussi plus difficiles à comprendre. Ainsi, ce n'est pas sans une douloureuse surprise que nous voyons depuis quelques jours le Morning-Chronicle se livrer aux plus injustes , aux plus violentes et aux plus indécentes attaques contre le gouvernement de la France, et même contre la personne du Roi. S'il fallait en croire le Morning Chronicle, la dissolution du dernier ministère tiendrait à ce que la majorité de ses membres n'aurait pas voulu se rendre complice de l'abandon du quadruple traité, et par suite encourir la responsabililé d'une alliance contre révolutionnaire avec les souverains du Nord. Ceci posé comme point de départ, établi comme fait incontestable, le publiciste an glais se hâte d'en tirer les plus sinistres conséquences. Il demande | où s'arrêtera le gouvernement français, nue fois engagé dans i cette déplorable carrière ; il entend forger les chaînes que le Roi de la révolution de Juillet prépare à son peuple, pour se rendre agréable à la sainte-alliance, pour se faire admettre dans la con fédération des monarques absolus; il voit les libertés de la France sacrifiées une à une ; il compte celles au prix desquelles les uns feront acheter de faux-semblans d'amitié, les autrta une trompeuse alliance de famille ; et puis, comme saisi d'un retour soudain de tendresse pour le souverain qu'il vient d'outrager, il le voit en ré compense de tant de sacrifices, lâchement trahi et détrôné par ceux-là même, par ces ennemis irréconciliables dont il aura voulu à tout prix arracher le pardon, et qui ne l'auront embrassé que pour l'étouffer. Heureusement l'absurde le dispute ici à la vio lence injurieuse du langage, àla malveillance à la mauvaise foi des suppositions. Le traité de la quadruple alliance n'est pas le moins du monde annulé par l'avènement du nouveau ministère. H n'y a, dans ce qui s'est passé, ni abandon des principes, ni violation des enga gemens qu'il consacre. Le gouvernement français a pu limiter son action en ce qui concerne la Péninsule, sans déroger en rien au traité, sans trahir ni les sympathies dont il se fait gloire pour la cause de la Reine et pour l'établissement d'un régime libé ral au delà des Pyrénées, ni les obligations qu'il a prises pour faciliter leur triomphe. Le quadruple traité imposait à l Angle terre et à la France des obligations communes qu'elles ne cessent de remplir, dans un bat qu'elles ne cessent pas de vouloir...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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