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Journal des débats politiques et littéraires, 13 juin 1881

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Journal des débats politiques et littéraires
13 juin 1881


Extrait du journal

traité franco-tunisien est sans contredit celle qui règle les relations de la Régence avec les puissances étrangères, et c'est précisément celle que le Bey vient de ré . gler d'une manière définitive en signant . un décret qui charge le ministre de France à Tunis d'entretenir désormais avec les représentaus des gouvernemens euro péens les relations diplomatiques que ceux-ci entretenaient directement avec le Bardo. Il faut louer grandement le Bey de la résolution qu'il vient de prendre, sans ou blier qu'une grande partie des avantages que nous avons obtenus est due surtout à M. Roustan,dont la conduite dans ces cir constances difficiles est au-dessus de tout éloge. Après avoir tenu tête à la plus forte cabale qui ait existé contre nous en Tunisie et avoir lutté corps à corps contre des difficultés inextricables, il a su se modérer aussitôt qu'il s'est vu assuré de la victoire. Il a arrêté nos soldats dans leur marche sur Tunis, bien qu'il eût été fier de les voir dans l'enceinte de cette ville où iîos intérêts avaient été si fort menacés ; et, une fois entré dans cette voie sage et pacifique, il tend la main à Mustapha qui s'était fait remarquer par son hostilité envers la France, et l'a mène peu à peu à une appréciation plus juste et plus saine de la situa tion qui lui est faite. Le repentir que le premier ministre du Bey a montré en dernier lieu paraît tout à fait sincère; et de plus, en venant à Paris pour assu rer le gouvernement de la république de son dévouement et de la reconnaissance de son maître, Mustapha donne à la France une nouvelle garantie. Tout cela serait cependant insuffisant si le traité du 12 mai ne nous donnait d'autres cautions plus sérieuses. Ce n'est pas qu'il faille en aucune manière dédaigner ces témoi gnages qui ont leur prix ; mais tous les hommes en général, et particulière ment les musulmans ont besoin qu'on les aide un peu à remplir leurs engagemens. Ceci est surtout vrai pour les tribus qui ; ont fait récemment leur soumission en tre les mains de nos généraux et qui, si elles n'étaient surveillées de près, se raient bien promptes à se révolter. Ce qui doit achever de nous rassurer complètement sur notre situation à Tunis, : c'est l'apaisement général qui se produit dans les esprits soit en Italie, soit à-Tunis. A ce point de vue, lelangage des journaux italiens qui passent pour représenter la fraction la plus importante de l'opinion i est tout à fait rassurant. Il démontre qu'on 1 commence à s'apercevoir à Rome qu'on a 1 fait fausse route et qu'il n'est .que temps -i de changer de tactique. On doit se féliciter ] de ce résultat ; mais, si la question tuni sienne paraît terminée, on ne saurait en dire autant des frontières. Malgré la sou- , mission plus apparente que réelle des tribus, il sera nécessaire d'occuper long temps encore, pour ne pas dire d'une fa çon permanente, les points stratégiques ; car si, contre toute prévision, on se hâ tait de les abandonner, tout serait remis en question, et le gouvernement tunisien, £ malgré son désir de tenir ses promesses, ' serait impuissant à assurer de ce côté-là , l'ordre et la tranquillité. 1 H. GANEM. <...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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