Extrait du journal

La fête de l'armistice est et nous espérons qu'elle restera longtemps la fête des morts de la Grande guerre. Le rite essentiel, celui qui parle au cœur de la foule, c est a Paris le pèlerinage à la dalle Soldat inconnu, partout ailleurs la visite aux monuments comméinoratifs. Et il en est de même chez nos compagnons du dehors'; les anciens « alliés et associés » communient en ce jour dans ,im sentiment de piété filiale à l'égard de ceux qui ont payé la victoire de leur Sacrifices . A côté des morts, la journée d'hier a été la journée des mutilés. La foule ne songeait guère au détail des revendications formulées par eux. Leur défilé a été comme une revue, tragique dans sa spon tanéité, de tous ceux qui ont eu plus que leur part de l'épreuve universelle. La reconnaissance du pays ne marchande pas avec eux. Si des considérations impé rieuses ne permettent pas toujours de leur accorder sans examen ce que chacun dp nous Serait si heureux, si soulagé, de pou voir leur donner sans compter, nul ne songe à discuter la créance sacrée qu'ils ont, en première hypothèque, sur la patrie. Et, ces héros d'hier ont trop de raison, de patriotisme, de discipline nationale pour se méprendre sur ce point. Ils n'entendent pas faire le jeu des révolutionnaires qui affectent aujourd'hui de s'intéresser à eux, alors que leur sollicitude interne ne qu'aux déserteurs, aux insoumis, aux défaitistes, à tous ceux dont l'égoïsme et ta lâcheté ont prolongé ta guerre aux dépens de ceux qui faisaient leur devoir et qui portaient, outre leur part du far deau, celle des défaillants....