Extrait du journal

» C'est là que chacun d'eux recevait journellement la visite de ses pareus et amis, et la plus grande, tolérance présidait à ces communications. » Il en était de même du régime alimentaire : contrairement a la règle des maisons de détention , les détenus avaient constamment à leur disposition le vin et les liqueurs qu'ils désiraient; l'un d'eux, M. Kersausie, avait même demandé , il y a trois mois environ, la clef d'une cave donnant sur la cour de promenade, afin d'y mettre sa provision de bière et de vin, et cette clef lui avait été accordée par le directeur de la prison. j ; » Quelque temps après , M. le préfet de police fut prévenu que cette tolérance avait de graves inconvéniens; il s'était établi des espèces de cantines intérieures ; les liqueurs s'introduisaient én quantité trop grande pour le bon ordre de la prison. Les. cantines furent abolies , et, à cette occasion, on retira à M. Kersausie la clef de la cave qu'on lui avait confiée. » C'est par cette cave que se sont évadés hier les prévenus, après un travail qui paraît avoir duré plusieurs jours. La porte en I a été ouverte sans effraction, et tout indique qu'on s'est servi d'une fausse clef, fabriquée soit d'aprèsjcelle de M. Kersausie, soit tout simplement d'après l'empreinte de la serrure. » Cette cave, dont la porte donne sur la cour de promenade, règne sous une partie du chemin de ronde. Il ne faillait qu'un souterrain de quelques pieds pour communiquer avec le jardin de la maison n°7 de la rue Copeau. Les détenus l'apprirent; à la faveur de la liberté qu'on leur laissait dans leur cour de promenade, ils par vinrent à pratiquer dans le mur de la cave, puis dans les terres, une ouverture de 30 pieds de longueur sur 3 pieds de diamètre, et aboutissant au niveau du sol du jardin de la rue Copeau. » Ce travail terminé, leurs communications journalières avec le dehors leur permirent de se préparer les moyens de sortir du jar din; enfin hier, vers neuf heures du soir, pendant que deux de leurs amis, introduits sous un prétexte frivole chez le proprié taire du jardin , se tenaient en mesure de leur prêter assistance , ils s'évadèrent un à un par cette ouverture ; 28 étaient déjà passés lorsque l'autorité prévenue vint s'opposer à l'évasion des quinze ■autres. . -, ,v:;, ~ , ' » Quant au propriétaire du jardin de la rue Copeau, M. V.,,., il était absent au moment de l'évasion ; sa femme a déclaré qu'à neuf heures du soir un individu, accompagné d'une jeune dame, s'était présenté chez elle en demandant à voir son mari; qu'appre-...