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Journal des débats politiques et littéraires, 14 novembre 1917

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Journal des débats politiques et littéraires
14 novembre 1917


Extrait du journal

Les interpellations. Comme nous le disons plus loin, on annonce que le gou vernement a L'intention de demander au jourd'hui à la Chambre l'ajournement de toutes les interpellations concernant la po litique intérieure qui se sont .accumulées pendant les deux récents voyages de M. le président du Conseil. On ajoute que M. Painlevé est résolu à insister énergique ment sur cette demande et même à poser à ce sujet la question de confiance. Nous ne pouvons pas savoir, au moment où nous écrivons ces lignes, si cette décision sera maintenue par le gouvernement. Ce que nous savons, c'est qu'elle est excellente. M. Painlevé vient de faire deux absences, l'une au delà de la Manche, l'autre au delà des Alpes. Il a donc dû, pendant quinze jours environ, laisser presque entièrement de côté sa besogne habituelle, non seule ment à la présidence du Conseil, mais aussi au ministère de la guerre ; et l'on sait si cette besogne est écrasante! Est-il indiscret de sa part de demander qu'on lui fasse la grâce de lui laisser quelques semaines pour s'occuper des affaires du pays, sans lui imposer l'obligation de venir passer ses après-midi au Palais-Bourbon, comme il l'a déjà fait si souvent depuis deux mois qu'il estau pouvoir ? Si encore les interpellations qui vont l'assaillir dès son apparition au banc des ministres portaient sur des sujets qui peuvent, correctement, se discuter à la tribune et être réglés par des ordres du jour ? Mais non. Elles sont, presque toutes, j relatives à des questions qui sont, directe ment ou indirectement, soumises à la jus tice ou qui viennent d'être résolues par elle dans san indépendance et qui, dans un cas comme dans l'autre, échappent à toute entreprise parlementaire. C'est une raison de compétence, ajoutée à une raison d'op portunité, pour qu'on les laisse en ■ repos. Un chef de gouvernement qui viendrait, en peu de mots très simples, opposer cette double fin de non recevoir aux interpella teurs serait peut-être renversé ; nous n'ose- | rions pas lui garantir la victoire ; mais, ! s'il avait la majorité contre lui sur un pa reil sujet, —ce que nous ne croyons pas,— j il l'aurait sans doute eue aussi contre lui sur tout autre. lEn tous cas, il se ferait grand honneur en refusant d'acheter trop cher quelques semaines de pénible survie, et le pays saurait sur qui faire peser la lourde responsabilité de la crise qui viendrait à s'ouvrir....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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Données de classification
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