Extrait du journal

était fait, pour long-temps peut-être, du progrès, de la liberté, des jouissances et du développement de la civilisation ! '' La résistance n'a donc pas été leur but, comme on le dit si ridi culement, mais leur moyen, ils n'ont pas comprimé la révolution de 1830, ils l'ont empêchée de s'égarer dans les voies du passé et d'an passé désastreux ; ils l'ont menée vers l'avenir. Tout en résis tant en hommes éclairés et intrépides, ils ont certes assez prouvé qu'ils savaient faire autre chose que réprimer des émeutes dans la rue et déjouer des complots. Tant de principes féconds jetés dans nos lois ; tant d'institutions sages au moins ébauchées ie témoi gnent hautement. Maintenant, quelle est la tendance du progrès? Quelle est la tâche imposée au gouvernement? Est-ce de boulever ser toute cette législation qui a pris à peine racine dans le soi de la Franee? Est-ce de recommencer, pour la centième fois, la re fonte de nos lois politiques, et de rendre par là à l'esprit révolu tionnaire ce qu'il a perdu de terrain dans ses luttes ouvertes contre l'esprit pacihque et civilisateur de la monarchie de Juillet? Est-ce, en un mot, de jeter de nouvelles libertés au pays avant d'avoir même pris le temps de lui faire comprendre, goûter et exercer celles qu'il a? ■ Triste progrès que celui qui irait toujours défaisant le lendemain l'ouvrage de la veille, et recommençant sur de nouveaux frais pour détruire encore ! La France a aujourd'hui tout ce qu'elle désire tout ce qu'elle peut porter de libertés. Le progrès est dans l'orga nisation. Nous avons été vite en besogne depuis six ans. Au milieu des cris de la rue et des tentatives de révolte, on a plutôt posé en courant des principes qu'organisé des institutions. C'est ce travail d'organisation qui reste à faire. Le progrès est surtout dans la propagation de l'instruction et des lumières. Toutes tes classes, nous le disons hautement, ont encore besoin d'être éclairées, d'être élevées au rôle que le développement rapide de nos libertés depuis la révolution de Juillet leur a donné à remplir. Un article de loi est bientôt fait ; il n'en coûte pas beaucoup pour multiplier les droits; mais on ne multiplie pas aussi vite les hommes capables de connaître leurs droits, de les aimer de les exercer comme un devoir qu'on remplit envers soi-même et envers la société, avec le sérieux et la dignité d'un homme libre. Beaucoup de préjugés, beaucoup d'ignorance, beaucoup de pe tites passions troublent encore notre société, nous font pent ètre moins libres de fait que nous ne le sommes de droit, et nous laissent en arrière de nos institutions. I! n'y a pas de progrès plus nécessaire que celui de l'instruction. Dans celui-là sont contenus tous les autres; sans celui-là, tous les autres sont impossibles et le bien même est un mal. Voilà, pour nous, ce que nous appelons le progrès; voilà ce que demande le temps actuel ,ret ce que ne lui donneraient pas pHu. •es bleus de lâ première révolution que les blancs dé l'ancien régime !...