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Journal des débats politiques et littéraires, 15 septembre 1850

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Journal des débats politiques et littéraires
15 septembre 1850


Extrait du journal

PARIS, 14 SEPTEMBRE. Les journaux de l'Opposition ont souvent accusé l'Assemblée d'avoir négligé les questions économi ques , et particulièrement celles qui concernent l'assistance publique. Nous avons déjà fait justice de ce reproche dans un de nos derniers articles, où nous avons énuméré les différentes lois de pré voyance et d'assistance que l'Assemblée a votées dans la session qui vient de finir. Un homme qui a pris une part importante à l'étude et à la discus sion de ces questions, M. Armand de Melun (d'llle et-Vilaine), vient de réfuter cette accusation d'une manière encore plus catégorique, en présentant le résumé complet des travaux charitables qui ont oc cupé l'Assemblée. On nous saura gré de reproduire en entier ce document : JI Si rien ne vient déranger sa marche régulière et légale, l'Assemblée Législative est à la moitié de sa course. Au retour de la prorogation, commencera pour elle cette partie de la vie où, parvenus au point cul minant de leur carrière, les corps politiques, comme les individus, n'ont plus qu'à descendre et à se prépa rer à mourir. S'il faut en croire les préoccupations qui s'emparent déjà de l'opinion publique et de la presse, ce qui lui reste à faire appartient surtout à ce qui doit venir après elle, et son attention, comme celle du pays tout entier, sera absorbée par l'immense intérêt de sa succession. » Toutefois, avant son renouvellement, il lui reste encore assez de temps et de volonté pour achever des travaux commencés, continuer des efforts qui n'ont pas été sans profit, et conduire à bien des lois utiles et importantes qbi, préparées déjà dans des commis sions et expliquées par des rapports, n'attendent plus que ses discussions et son vote. Plusieurs de ces lois appartiennent au domaine de la prévoyance et de l'as sistance publiques. » Sous le point de vue de l'assistance, les reproches n'ont point été épargnés à la session qui vient de finir ; elle a été accusée maintes fois de n'avoir eu d'atten tion et de scrutin que pour les décrets de rigueur et de répression, et de n'avoir pris nul souci des pauvres. On a été même jusqu'à reprocher à la représentation nationale d'avoir entravé, par esprit de parti, les bon nes intentions du gouvernement, et refusé son con cours aux mesures que le pouvoir exécutif voulait opposer à la misère. » De si graves accusations n'ont jamais été moins méritées. » Sans parler du rapport général de M. Thier-, sur lequel nous reviendrons tout à l'heure, et qui, s'il a provoqué une ardente polémique, suppose au moins de la part de la commission dont il est l'organe une étude consciencieuse et approfondie de cette multi tude de questions si délicates, si épineuses, dont la so lution intéresse dq,s principes mômes de la société , quatre lois d'assistance ont été votées dans la session dernière : " » La loi sur la caisse des retraites ; » La loi sur les sociétés de secours mutuels ; » La loi sur les logemens insalubres ; » La loi sur l'éducation et le patronage des jeunes détenus; » La loi sur la caisse des retraites place l'épargne de l'ouvrier sous la sauvegarde de la puissance publique, lui garantit un intérêt raisonnable, la met a l'abri des erreurs et de la fraude, et assure ainsi à la vieillesse les économies des années de travail. » La loi sur les Sociétés de secours mutuels facilite l'accession des asswiations de prévoyance à la vie ci vile et à la propriété, favorise leur propagation et leur développement, et augmente leurs chances de durée. » La loi sur les logemens insalubres, en prêtant aux strictes nécessités de l'hygiène l'autorité de la loi, met aux mains des communes le moyen de purifier les mansardés et. les caves. Grâce à son application pru dente et progressive, l'abri no sera plus pour le pauvre plus meurtrier que toutes les intempéries ; l'ouvrier ne sera plus obligé de se loger au prix de sa sanlé et de sa vie. » Enfin, par la loi sur l'éducation et le patronage des jeunes détenus, disparaît l'pdieux mensonge de nos Codes qui, promettant de réformer l'enfant ayant agi sans discernement et coupable sans le savoir, ajoutait au mal du délit le mal plus grand de la pé nitence et de la répression, aggravait ta corruption de l'abandon et du vagabondage par celle de la prison commune, et changeait, par les vices de l'éducation correctionnelle, les mauvais instincts en une science complète d'immoralité. » Mais la part de l'assistance ne s'est pas bornée à ces quatre lois : il en a été préparé beaucoup d'autres pour'là session prochaine. # Il y a trois mois, la commission d'assistance a dé posé un projet de lot sur les enfans trouvés, qui réta blit les tours, organise un patronage sérieux et chari table, et n'attend plus que l'avis du conseil d'Etat pour arriver à la discussion. » Elle a rédigé et confié à des rapp.orleurs, qui se ront prêts pour la rentrée de l'Assemblée, des projets de lois « Sur les hôpitaux et hospices, » Sur les secours à domicile, » Sur le service médical à la campagne, » Sur l'apprentissage,...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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