Extrait du journal

Nous ne voudrions rien dire qui parût offensant pour l'exil et pour le malheur; mais enfin; ne serait-il pas insensé qu'un pays tel que la France remît aveuglément ses destinées entre les mains d'un jeune homme qui ne se recommande à elle m par les plus terribles malheurs de notye histoire ? Nous ne savons rien du prince impérial, sinon que son éducation a été l'œuvre de l'étroite et violente coterie qui a conduit l'Empire à sa ruine. Elevé par sa mère, entouré sans cesse des détestables conseillers auxquels son père a dû sa perte, il n'a reçu jusqu'ici que ces leçons de l'exil et des partis dont tant d'exemples nous ont montré depuis quelques années les désastreux effets. Il a été nourri dans les idées les plus fausses et les plus dangereuses de la tradition impériale, et, à moins d'avoir une vigueur -d'es prit que rien ne nous autorise à lui attribuer, il est difficile qu'il ait ré sisté ; à cette funeste t.influence. Lq France ne le connaît pas", et il ne con naît pas la France. Qui donc lui aurait appris les sentimens, les opinions, les in térêts véritables de ce pays? Seraient-ce. les sceptiques blasés qui, tout en dés approuvant les fautes de Napoléon 111, se sont toujours résignés à y participer et à en faire publiquement l'apologie? Se rait-ce l'entourage imprudent qui pous-sait avec tant de fanatisme à la coupable aventure de 1870, et qui appelait « notre guerre » une guerre dans laquelle le sang de milliers de Français allait couler? Seraient-ce les écrivains sans pudeur que nous venons de voir insulter à la...