Extrait du journal

Nous parlions récemment ici du beau ro man de Tolstoï, Maître et Serviteur, où l'auteur a peint si tragiquement l'agonie de deux hommes perdus dans une tempête de neige. Or, par une coïncidence étrange, au moment où paraissait l'œuvre du vieux Maître, un autre écrivain slave, MamirieSibiriak, publiait dans la Revue russe, Mir Boji, une nouvelle écrite sur une. donnée absolument identique, et qui vient d'être traduite en français par la Revue cles Revues, sous le titre de : la Confession. Le récit de Mamine-Sibiriak ne vaut évidemment pas celui de Tolstoï, ni par la puissance drama tique, ni par l'ampleur de la pensée ; il mé rite pourtant de ne point passer inaperçu et certains passages ont une grandeur où se révèle un écrivain d'un rare talent. Peut être même, la Confession devrait-elle être considérée comme une création absolu-' ment supérieure, si elle ne se trouvait écrasée par la comparaison qu'on établit d'une manière inconsciente et fatale avec Maître et Serviteur....