Extrait du journal

assez éloquents pour persuader la majorité des Chambres, qu'il faut, à l'exemple de l'Angle terre et de l'Allemagne, s'occuper avant tout de deux ou trois grands ports au plus, le Havre, Marseille d'abord, Dunkerque peut-être en suite, alors, et seulement alors, ces sacrifices financiers profiteront au pays, et les petits ports eux-mêmes y trouveront plus sûrement leur avantage que dans des travaux insuffisants exécutés dans chacun d'eux. Mais il faudra bien se garder de trop céder à la tendance régnante en ce moment qui con siste à vouloir immédiatement récupérer par des péages locaux les intérêts des dépenses faites. Pour créer un mouvement commercial, il faut savoir consentir des sacrifices momentanés, amplement récompensés ensuite et pie pas ou blier que les taxes locales peuvent fermer les ports qu'on a tâché d'ouvrir. Rappelpns-nous, à ce sujet, ce qui s'est passé à Saigon, dont le port a commencé à se déve lopper du jour seulement où l'amiral de La Grandière en a fait un port franc et qui est resté tel jusqu'à ce que' le commerce l'ait adopté et s'y soit habitué. Plus récemment en core, n'avons-nous pas vu créer à l'île de la Réunion, le port de la Pointe des Boulets, dont on veut récupérer trop vite les dépenses à l'aide d'un droit de 2 fr. 50 par tonne de jauge, sur les navires-qui le fréquentent. Qu'en ré sulte-t-il? C'est que tous les navires cherchent à l'éviter, se. contentant des rades foraines avoisinantes et ne se déterminant à y rentrer que forcés par le mauvais temps, et bien que ce port soit desservi par un chemin de fer cir culaire autour de l'île. Il y a, comme on le voit, bien des exemples à méditer, bien des écueils à éviter, si on veut que ces dépenses nouvelles, si considérables, aident vraiment au développement de notre commerce et de notre industrie, au lieu de charger notre budget d'un nouveau et lourd fardeau dont il n'a vraiment pas besoin pour être écrasant....