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Journal des débats politiques et littéraires, 18 février 1863

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Journal des débats politiques et littéraires
18 février 1863


Extrait du journal

Les journaux anglais jugent comme nous l'affaire du combat naval devant Charles ton, en supposant exact le récit que nous en a transmis le télégraphe ; ils n'admet lent pas qu'un blocus a cessé d'exister alors que vingt bàtimens ennemis station nent à l'entrée du port. L'incident pour rait donc être considéré comme vidé, et il serait inutile de s'en occuper plus longue ment, si la curieuse manoeuvre employée en cette occasion par les esclavagistes ne méritait pas d'être sfgnalée, d'autant plus qu'il s'agit d'une question de droit international offrant de l'intérêt pour toutes i les nations maritimes. C'est sur le traité de Paris que les journaux du Sud ont probable ment la prétention de s'appuyer pour amener les puissances européennes à rompre le blo eus. On voit qu'une intervention étrangère est toujours le dernier espoir, l'ancre de salut des confédérés. Ils n'ont pu obtenir cette intervention par la menace, ils ont main tenant recours à d'autres expédions. Mais, avant tout, il convient de faire remarquer que, par un juste retour des choses d'ici-bas, c'est le traité de Paris que les planteurs voudraient invoquer aujour d'hui, eux qui l'ont fait repousser par le gouvernement des Etats-Unis en 1856.11 ne laut pas oublier en effet que le gouverne ment des Etats-Unis était alors aux mains du Sud, et que les amis de M. Jefferson Davis s'empressèrent, à cette époque, de refuser leur concours aux puissances, eu ropéennes; les exploits de l'Alabama ex pliquent suffisamment pourquoi ils n'ont pas voulu signer un acte international abo lissant la course. Or c'est cet acte qu'ils n'ont pas signé, dont ils voudraient aujour d'hui revendiquer les bénéfices. Mais le traité de Paris est-il applicable au fait de guerre qui vient de se passer de vant Charleston? Nous croyons, sauf er reur, qu'il n'en est rien. Le traité de Paris déclare qu'un blocus, pour être valable, doit- être effectif ; c'est -à - dire que ce traité abolit les blocus sur le papier. Sup posons , par exemple, que l'Angleterre ou toute autre puissance (signataire, bien entendu, du traité) soit en guerre avec une puissance maritime, et qu'elle déclare sur le papier le blocus d'un territoire ap partenant à cette puissance; supposons qu'un croiseur anglais rencontre en mer un navire français venant d'un port ainsi déclaré en état de blocus, et qu'il capture ce navire français comme ayant violé le blocus, voilà un cas d'interven tion pour la France. Conformément au traité de Paris, le gouvernement français pourrait dire au gouvernement anglais : « Vous avez signé avec moi une con vention par laquelle vous renoncez aux blocus non effectifs ; malgré cette con vention, vous avez déclaré lin blocus sans...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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