Extrait du journal

De quelque manière que la situation se dénoue, il faut que de la solution arrêtée en commun sortent à la fin une majorité de constitution et une formule de gouver nement. Solution centre droit ou solution centre gauche, il n'importe, pourvu que la majorité existe et pourvu qu'on la trouve sur ce terrain des lois constitutionnelles qu'il n'est point permis d'abandonner. Nous estimons que le centre gauche est celui des deux groupes du centre qui se trouve le plus à même de présenter cette solution dans les conditions voulues, parce que lui seul a der rière lui —du côté gauche— cet appoint né cessaire sans lequel la conjonction des cen tres ne serait qu'une chimère, n'étant pas la majorité. Le centre droit, au contraire, se trouve désormais isolé de la droite ; en se ralliant à la république, fût-ce seule ment la république septennale (la durée ne fait rien à l'affaire), il a rompu les attaches qui le tenaient lié à la coalition du 24 mai èt mis un abîme entre lui et la droite mo dérée, cantonnée sur cet îlot, déjà à demi englouti, du septennat personnel. Quant à l'extrême droite et au bonapartisme, nous n'en dirons rien ici, et pour cause ; l'in transigeance de ces deux groupes en ma tière d'organisation constitutionnelle est un fait notoire, irrémédiable, et sur lequel il n'y a plus à revenir. Le centre droit se trouve donc tout à fait isolé, et il demeurera dans celte situation jusqu'à ce qu'entre la république septen nale et la république révisable ait été jeté le pont qui permettra de passer de l'une à l'autre afin que les centres puissent se rapprocher une fois pour toutes et s'entendre , à la grande satisfaction du public sensé, étonné jusqu'à ce jour de voir la politique être chose si ardue et si insociable entre gens animés d'un égal désir de se céder mutuellement et de con tracter alliance. HENRY ARON....