Extrait du journal

ménagement pour le ministère, appelle un désir de concilier les inconciliables, et qui, finalement, menace le contribuable. Mais que devient le programme d'économies et le programme antiétatiste ? La majorité de la Chambre et la majo rité du Sénat se trouvent en présence de décisions graves : car c'est, au fond, la politique financière du pays qui est en jeu. En regardant dans les administrations et dans les ministères mêmes, elles ont l'impression qu'il y aurait autre chose à faire que ce qui est proposé : en réalité, elles n'ont pas grand penchant pour les solutions qu'a trouvées le gouvernement, Et alors, une question est posée : faut-il imposer une autre politique financière au gouvernement ? Faut-il accepter la poli tique financière pour le gouvernement, pour ne pas le gêner ? C'est ,ce débat qui a causé, hier, la confusion de la séance de la Chambre : on le verra reparaître, el il est impossible d'y échapper. II y a sans doute, dans cette controverse, des éléments électoraux et des compétitions : mais il y a aussi autre chose pour ceux qui pensent à l'avenir. Il y a un souci naturel de faire ce qui sera le plus favorable à notre crédit et à notre politique. La majorité serait plus à l'aise si elle avait des clartés plus grandes sur le pacte qui l'unit au gouvernement. Le Cabinet lui demande d'approuver des mesures qu'elle n'aime pas beaucoup, qui seront impopulaires, qui seront exploitées contre elle par l'opposition radicale-socia liste, et qui ne seront peut-être pas suffiI santés. Elle est disposée à le faire par atta chement au ministère. Mais l'esprit de sa crifice a ses limites, et on ne peut guère demander à une assemblée un héroïsme continu. Quand elle aura tout fait pour le gouvernement, le gouvernement se solida risera-t-il avec elle ? Fera-t-il sa politique économique ? Lui permettra-t-il d'aborder les élections générales dans de bonnes conditions ? Comme tout se tient, le pro blème financier est en rapport étroit avec le problème de politique intérieure, dont nous ne cessons de dire depuis trois mois qu'il ne peut être ajourné.....