Extrait du journal

PARIS, 18 JUILLET. La chambre de commerce de Hambourg ayant fait parvenir une Adresse au roi de Prusse par le télégraphe, le roi lui a ré pondu immédiatement. Les journaux belges nous donnent une traduction française de cette réponse et nous la reproduisons plus loin. On y remarquera surtout ce passage : « Personne mieux que moi, qui ai dû pro noncer la parole décisive, ne sait à quels sacrifices toute la patrie allemande doit s'attendre. » L'lndépendance belge rapproche ces paroles de celles que l'Empereur adres sait avant-hier au Sénat, et dit que ce qui caractérise ces deux manifestations de la pensée des deux souverains, « c'est la netteté avec laquelle s'y accuse le sen timent de la grandeur de la lutte. » Dans une position aussi grave, le patrio tisme doit s'affirmer et se prouver par des moyens plus sérieux et plus dignes que par des promenades et des cris qui ont tout d'abord, pour nous autres Parisiens, l'in convénient de nous rappeler les tristes soi rées du mois de février dernier. Aussi ne saurions-nous trop hautement approuver l'avis que le préfet de police a fait afficher hier sur les murs de Paris. Les gens aux quels s'adressaient les recommandations de M. Pietri feront bien de méditer et surtout de suivre le conseil que leur donne la Liberté : « On crie beaucoup, on chante la Marseillaise, c'est fort bien ; mais il est temps d'en venir aux réalités et d'en finir avec les bravades. Les bureaux d'en rôlement sont ouverts. Maintenant que vous avez; bien chanté, patriotes, allez vous inscrire. »...