Extrait du journal

Il se retire sous un écrasement d'artil lerie .sans exemple. Des témoins,. qui ont vu les positions de Serre après le pilonnage anglais, ont décrit ce terrain en marmelade. Oue, contraint de céder sur des points essentiels, il ait jugé que sa ligne générale, à force de s'indenter et de se recourber, devenait très c'est fort .probable. Il a pris alors le grand parti du repli général en direction d'une base éloignée de deux journées de marche. Et il a masqué ce re pli au public allemand en parlant d'un raccourcissement du front qui libère exactement autant de divisions aux Alliés qu'à lui-même. Quoi qu'il en soit des desseins qu'il se prête, saluons ce lambeau de France enfin délivré. Il nous revient meurtri, déchiré, brûlé. Les journalistes de Francfort ri canent avec une ironie de brutes, en dé crivant l'état où la guerre a mis le sol lleuri de la douce patrie. Ils ne savent pas quelles énergies peuvent naître sur un champ dévasté. Avec une tendresse pieuse, ardente et indignée, la France reprend ce sol retourné et ces villages brûlés, cette terre rachetée partant de sang, cette terre deux fois sainte !...