Extrait du journal

Anvers , 14 mai. Les nouvelles de la Hollande sont peu favorables au gouvernement du Roi,que l'on accuse hautement d'Être la cause de tout. La misère s'accroît de jour en jour avec la cherté des vivres ; h Rotterdam le peuple murmure et s'éineute; une ordonnance qui défend tout attroupement de plus de cinq personnes vient d'y être publiée. En général, le peuple est très mé content. Un voyageur qui est passé par ici était frappé d'étonnement en voyant la belle tenue de nos troupes et la tranquillité de nos villes. On répand les bruits les plus absurdes pour tromper le peuple, on nous dépeint connue vivant au milieu de l'anarchie et des désordres; on leur fait croire que notre armée n'est qu'un tas de vagabonds déguenillés ; mais la vérité commence à percer, malgré tout ce que les agens du despotisme mettent en usage pour tromper la crédulité du peuple; on commence à connaître notre situation, nos moyens : on s'en entretient; on compare celle où l'on se trouve, et il en résulte toujours que la nôtre leur paraît préfé rable. Vous vous plaignez, disait ce voyageur, venez dans notre pays, et vous vous convaincrez vous-inÊme que vous Êtes dans la terre promise' eu égard h notre situation. Ce sont principalement les fabricans du pays, qui avaient leurs dé bouchés ici, qui se répandent en plaintes et en murmures : les débouchés habituels leur sont fermes, les impôts exorbitans les appauvrissent et la stagnation les ruine. Tout le monde soupire après un état de chuses...