Extrait du journal

Ce langage est tel, qu'on est autorisé à penser que l'administration nouvelle se propose de faire un grand effort en faveur de ce qu'on appelle les améliorations ma térielles, expression impropre ou même injuste, car ces améliorations tiennent à l'essence même la civilisation. La nation qui s'en prive se condamne à un état d'in fériorité politique et sociale. Chez un peuple qui n'a pas d'industrie, qui cultive mal son territoire, dont la législation et les coutumes commerciales sont suran nées, qui manque de routes, de canaux, de chemins de fer, de banques et autres établissemens de crédit, d'écoles spé ciales ou professionnelles, le jeu des insti tutions publiques, quelque libérales qu'elles soient, est défectueux, sinon impossible; car les institutions libérales supposent des lumières, une activité sociale, un degré de bien-être, un développement des res sources de. l'Etat qu'on, ne peut rencontrer que là où fleurissent les arts utiles et où sont constitués les grands instrumens de travail que nous venons d'énumérer. L'Espagne a fort à faire assurément pour organiser son activité productive, son agriculture, ses manufactures, son commerce, sa viabilité par terre et par eau, ses chemins de fer, ses banques di verses; mais elle a cet avantage, qu'elle peut profiter de l'expérience de ses voisins et éviter leurs écoles. Elle peut aussi attirer les capitaux qu'un régime intelligent leur a permis d'amasser ; elle le peut, en leur offrant des conditions rémunératrices. L'Espagne est en arrière, parce qu'elle n'a...