Extrait du journal

M. Marmonnier a saisi le Conseil général du Rhône d'un vœu pour le rétablissement des rap ports commerciaux entre la France et la Suisse par l'adoption d'un traité conçu sur la base de concessions réciproques. La décision du Con seil ne saurait être douteuse. La région lyon naise est si particulièrement éprouvée par l'état de choses actuel que ses représentants ne peuvent rester indifférents. Aujourd'hui, le, mal fait par une politique imprévoyante se fait durement sentir. Pendant le premier semestre de l'année 1893, nous avons exporté èn Suisse pour 110,832,000 francs de mar chandises ; en 1893, pendant la même période, nos exportations n'ont été que de 81,130,700 francs et, cette année, elles sont tombées à 74,546,000 fr., soit une diminution de 30 0/0 sur l'année 1892, qui déjà avait ressenti les effets de la nouvelle tarification. Quant aux importations de Suisse en France, elles ont été également en diminuant, passant de 54 mil lions à 34 millions de francs. Et ce qui rend la situation encore plus pénible, c'est que ce sontnos concurrents allemands qui ont pris no tre place sur les marchés de la Confédération helvétique. Certes, ces chiffres sont éloquents, mais ils ne peuvent que signaler des résultats matériels. Ce qu'ils ne disent pas, c'est que, au point de vue moral, le mal est encore plus grand qu'au point de vue industriel. Aux bons rapports existant entre des pays voisins faits...