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Journal des débats politiques et littéraires, 25 avril 1928

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Journal des débats politiques et littéraires
25 avril 1928


Extrait du journal

Il reste à élire dimanche prochain les deux tiers de la Chambre. Nous avons dit hier quelles sortes de satisfactions don naient les résultats du premier tour. Nous devons examiner quelles préoccupations inspire le second et quelle préparation il exige. • Qu'a été le il mai? Il a été essentiel lement l'avènement d'ûn parti à tendances révolutionnaires composé de radicaux et de tous les collectivistes, et dominé par les socialistes. Ce parti différait des partis analogues qui l'ont précédé depuis 1902 sur un sujet important. Les autres étaient conduits par les radicaux qui gouvernaient avec l'appoint socialiste. Le parti du il mai était dirigé par les socialistes. De là son échec. Pour la première fois, le parti radical a voulu appliquer une partie du programme socialiste; il nous a menés à une crise financière et politique comme nous n'en avions jamais connue. Une nouvelle tentative de ce genre est elle possible? Tout le problème politique de l'avenir est là. Le premier tour a mon tré que s/il y. a. en France, un parti de bouleversement composé des communistes et des socialistes, la grande majorité de la nation est pour l'ordre dans les finances et dans les affaires publiques. Les succès remportés au premier tour par l'Union nationale en sont le témoignage'. C'est pour la même raison que les meneurs du Car tel ont été un peu secoués et sont én bal lottage. Seul leur chef, M. Herriof, est élu au premier, tour, dépassant de cent voix le chiffre nécessaire à la majorité absolue : nous rectifions sur ce point ce qu'une erreur matérielle avait fait impri mer. Voilà l'indication favorable qu'on peut trouver dans le scrutin du 22 avril. Mais en vue du 29 avril, le jeu absurde et condamné du second tour conduit aux combinaisons et aux désistements. Et ici il y a une contradiction absolue entre l'in térêt politique et les habitudes électorales. L'intérêt politique commande impérieuse ment que tous les partisans de l'ordre et de la politique nationale s'unissent et' ils battront aisément le socialisme. Les habi tudes électorales font que dans les arron dissements les radicaux et les socialistes se partagent Je plus de sièges possible. D'un côté, la raison et la logique; de l'au tre, les- combinaisons servant les appétits personnels et répondant à des sentiments qui ne sont pas généralement très louables. Si les radicaux se portent une fois de plus du côté des_ socialistes, qu'arrivera t-il? La Chambre nouvelle aura tout un personnel socialisant, qui 11e représentera pas une doctrine unique, qui ne représen tera pas un programme commun, qui ne représentera pas des promesses solennel les. Ce personnel se préoccupe surtout de -détenir le pouvoir et ses avenues. Mais, une fois qu'il est à la Chambre, il a be soin de s'occuper, de se créer une unité artificielle. Alors interviennent les habiles, j les meneurs, les émissaires des loges et des comités. On tire du programme socialiste deux ou trois mesures sur lesquelles on s'obstine, et-ainsi on démolit un peu plus la société. D'élections qui ne signifient au cune volonté de bouleversement, on tiré ainsi un parti et une sorte de programme. C'est par cette méthode que, depuis trente ans, le Parlement est devenu de plus en plus remuant et l'Etat de plus en plus faible. Aujourd'hui, il y a une raison majeure d'échapper à ce péril. Si la Chambre con-, tenait une majorité analogue à celle du 11 mai, elle serait amenée'à faire pire que la précédente. Il serait ensuite beaucoup plus difficile de renouveler le redressement qui a été, depuis juillet 1926, l'œuvre du Cabinet d'union nationale. M. Raymond Poincaré a dit lui-même que si cette œu vre était interrompue ou compromise, il serait malaisé de la recommencer, et que, cette fois, ce serait le désastre. Telle est la pensée qui doit dominer toutes les com binaisons du second tour. Il s'agit de sa voir si les élus veulent une aventure socia liste ou une politique d'ordre. Les radicaux sont-ils incapables de com prendre cette situation et d'en tirer les (Conclusions ? Tant qu'ils n'auront pas...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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