Extrait du journal

Nous avoL.l' écrit que M. Charles Du mont, ministre de la marine, avait annoncé, au lancement de l'Aigle, le dépôt d'un projet de loi de mise en chantier d'un cuirassé de 23.000 tonnes. Cette décision est sans doute, en raison de ses conséquences politiques et stratégiques, la plus grave que nous ayons eu à prendre depuis la guerre. II s'agit de savoir si nous incorporerons un cuirassé dans notre programme de 1931 et ce que sera ce bâtiment ? Sur le premier point, il ne semble plus que le doute soit permis. Il y a déjà deux ans que nous écrivions que la détermination de l'Allemagne de mettre en chantier., YErsats-Preussen nous conduirait fatale- j ment à entreprendre une unité destinée à lui "être opposée. On ne comprendrait point, en effet, alors que l'ltalie réalise la parité de fait avec nous en Méditerranée en navires légers de surface et en sous-marins, tandis qu'elle nous dépasse en hydraviation, que nous laissions sans riposte un croiseur-cui rassé allemand qui surclasse nos propres croiseurs par la protection et l'armement, et nos cuirassés par la vitesse. Si partisan que l'on soit de la politique locarnienne, nul ne peut contester que la France n'ait le devoir de se préoccuper d'opposer à cette unité du Reich, qui peut nous menacer dans la mer du Nord, le cuirassé plus puissant que le traité de Versailles, comme ceux de Washington ou de Londres, nous permettent de construire. Le doute commence quand il s'agit de définir les caractéristiques de ce navire. D'après le traité de Washington, en effet, dont les dispositions ont été confirmées par la partie I, article premier, du traité de...