Extrait du journal

Anvers ,22 mai. On lit dans le Journal d'Anvers : « Nous écrivons sous l'influence des plus douloureuses impressions. No tre ville, dont la population laborieuse s'est toujours montrée amie de l'ordre et. des lois, a été le théâtre d'une scène d'anarchie et de sang. Un nouveau Vortman a failli être sacrifié par des haines aveugles et impi toyables ; tous les honnêtes gens, sans distinction de parti, sont dans la consternation. » îûepuis plusieurs jours on annonçait des scènes de violence; l'autorité même était prévenue. L'attention était appelée sur une société nouvelle ment formée, et que des bruits habilement répandus, dénonçaient comme composée d'ennemis du gouvernement actuel. On parlait même d'une ins tallation dont il parait n'avoir jamais été question. Hier, vers huit heures, le local de cette société a été assailli par une multitude que nous ne saurions caractériser. Deux personnes qui s'y ren daient ou qui en sortaient, ont été saisies; l'une d'elles a reçu à la tête des blessures graves. C'est M. de Gheelhand, ancien député, ex-vice-prési dent du tribunal, homme qui jouit â Anvers de la considération générale. Il était avec son frère, connu par la douceur de ses moeurs et do son ca ractère. Tous deux ont été conduits à la régence, et l'aspect du premier dont la tête était horriblement ensanglantée, inspirait l'effroi et la pitié. Une populace nombreuse fut bientôt réunie et des efforts ont été faits pour prévenir de plus grands excès. Un substitut du procureur du roi qui s'est honorablement montré comme protecteur de l'ordre et des lois, parait avoir été maltraité, et un commissaire de police a été l'objet d'invectives populaires. » M. le général Buzen s'est porté sur les lieux et nous devons attribuer à ses efforts, que le loeal de la société, qui avait été violemment assailli, n'ait point été violé et que d'autres excès n'aient point été commis. A dix heures, il ne restait que quelques traces de rassemblement. » On devait eroire toute scène de désordre terminée. Mais ce matin, on a appris qu'à minuit, un rassemblement s'est porté à la maison habitée par l'éditeur du Journal de Commerce; la façade a été dévastée; il pa rait même que les meubles de plusieurs chambres ont été brisés. Cette expédition a été commencée et achevée sans opposition. »...