Extrait du journal

PARIS, 527 NOVEMBRE. Le Constitutionnel croit pouvoir assurer que tout ce qui a été dit au sujet d'une dissolution immédiate de la Chambre est complètement inexact. Des bruits de dis solution ont couru en effet, mais aucun homme tant soit peu versé dans la politique n'a jamais cru qu'il pût être sérieusement question de faire, dans les circonstances présentes, un nouvel appel aux électeurs. Que reproche-t-on à la Chambre actuelle? D'être en grande partie le produit de la pression administrative. Or comme, malgré le sénatus-consulte du 8 septembre, il n'y a rien de changé dans l'esprit de l'adminir stration ; comme c'est le même ministre, servi par les mêmes préfets obéissant aux mêmes traditions, qui est à la tête du dé partement de l'intérieur ; comme en matière électorale nous sommes toujours régis par la même législation, on ne voit pas de quelle utilité pourraient être des élections nouvelles. Les électeurs n'auraient pas plu§ de garanties d'indépendance qu'ils n'en avaient dans le passé, et l'on verrait inévi tablement se reproduire la même pression et les mêmes abus. Il n'y aurait donc rien de changé à ce qui existe aujourd'hui. C'est seulement lorsque les réformes exigées par l'opinion publique, et ayant pour but d'as surer la liberté électorale, auront été ac complies, que l'on pourra parler de disso lution. Et non seulement on pourra, mais il faudra alors en parler, car la dissolution du Corps-Législatif sera, dans ces conditions nouvelles, aussi indispensable qu'elle se rait aujourd'hui inutile, prématurée et sans objet. D'après une dépêche de Munich, le mi nistère, en présence du résultat des der nières élections, aurait pris le parti de se retirer. Ce résultat, connu, depuis hier, donne 80 députés ultramontains, 65 pro gressistes et 9 libéraux. Il convient d'at tendre les explications que ne peuvent manquer de fournir les feuilles bavaroises sur la signification exacte de ces: élections et sur. les véritables motifs qui auraient amené la retraite du ministère....