Extrait du journal

nés personnelles. Entre les ' Français, entre les groupements, entre les administrations, entre les diverses catégories de ci oyens, il y avait comme des 'cloisons étanches qui les iso laient les uns des autres et ' empêchaient toute coopération, tout alignement dans le sens précis de l'intérêt public. « Tenir son quant-à-soi » exprime une attitude qui était chère à beau coup de Français. Le chacun pour soi et Dieu pour tous, dont certains disaient allègrement faire le canon de leur vie, ne nous a pas parfaitement réussi, et à côté de l'indifférence du général et du souci frénétique du particulier, il s'est produit que la Providence ne s'est pas toujours trouvé au rendez-vous sur lequel on comptait. L'individu isolé ne peut avoir qu'une action minimisée. Les atomes éparpillés ne représen tent que les points dans l'es pace. Mais leur conglomérat constitue un bloc résistant. La société individualiste dont par lait M. Lagardelle, se trouve fatalement en état d'infériorité, du fait des forces isolées. Sans -toute le génie, lui, a besoin, d'isolement. Il ne s'épanouit pas au milieu d'une équipe. Il faut au savant, à l'inventeur, au phi losophe, à l'écrivain, et même au général en chef, la médita tion solitaire qui lui permet d'élaborer son plan, de chercher les solutions, de les discuter avec lui-même et de s'y fixer. Mais cet isolement ne provient pas d'un égoïsme individuel, et en faisant ses recherches, le savant, n'est retranché de la masse que matériellement. Tou tes les forces de son cerveau sont consacrées au bien com mun, et il le sait. Pasteur, dans son laboratoire songeait au nombre de vies humaines qu'il sauverait. Mais il s'agit là du génie, c'est-à-dire de l'homme exceptionnel à qui sera dû peut 3 être une invention magnifique ou un Immense bienfait pour la nation....