Extrait du journal

militaires, officiers et soldats, à l'obéissance conditionnelle ou limitée. Depuis deux ans, depuis le commence ment de la discussion du Home Rùle bill, les unionistes n'ont cessé de dire que le jour où l'armée serait appelée en Ulster pour l'aire respecter la loi, si le Home Rule était voté, l'armée refuserait de mareher. Lord Roberts a dit que «le jour où l'armée an glaise recevrait l'ordre de marcher, contre l'Ulsler, ce serait détruire l'armée anglaise ». Les chefs unionistes ont répété cela partout, et sir E. Carson, en plusieurs occasions a dit qu'il avait i"eçu des promesses et des en gagements de la part de généraux anglais. C'est-à-dire que le parti unioniste a cru qu'il pourrait se servir de l'armée dans un but politique. C'est la plus grande faute qu'ait pu commettre ce parti; et elle est plus grave et plus dangereuse que le rejet du budget de 1909. Les libéraux ont , vile vu le parti qu'ils pouvaient en tirer. Ils ont relevé le défi à la Chambre des Communes avec une prompti tude véritablement suprenante. On aurait . dit qu'ils s'attendaient à voir l'opposition leur livrer cette arme: redoutable. Et au jourd'hui, en dépit, du calme apparent de la Situation, d'un bout à l'autre du pays, il n'y a, dans les masses libérales et ouvrières, qu'un point à décider en politique inté rieure : « Qui doit être suprême : l'armée ou le Parlement ? » Posez cette question aux électeurs et, d'un bouta l'autre du pays, il n'y aura qu'une réponse : « le Parlement ! » Voilà comment, par leurs imprudences, les unionistes ont fait le jeu des libéraux et des socialistes. La presse unioniste dit au jourd'hui que le gouvernement est perdu. Non, le gouvernement n'est pas perdu, et je ne saurais mieux expliquer pourquoi qu'en citant ce mot que m'a dit un des plus fer vents partisans du ministère Asquith : « Nous sommes bien heureux d'avoir un* opposition qui, par ses maladresses, nous aide à réparer les bévues que nous commet tons. » . On dira que si le ministère n'est pas perdu il devrait l'être. Cela, c'est une autre affaire. (De notre correspondant.)...