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Journal des villes et des campagnes, 10 février 1880

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Journal des villes et des campagnes
10 février 1880


Extrait du journal

■ Entre un savant sans moralité et un pauvre paysan honnête homme, n’est-ce pas au paysan honnête homme que tout le monde donnera la préférence ? Jusqu’à présent, chez tous les peuples, depuis l’antiquité la plus reculée , le maître d’école avait été à la fois « l’homme qui élève et l’homme qui instruit » les enfants. Pourquoi donc nos modernes réfor mateurs de l’école veulent-ils que le maitro ne soit plus que « l’homme qui instruit » les enfants ? Ah ! c’est parce qu’ils rêvent d’élever les enfants à leur façon, c’est-à-dire de ne point les élever du tout. Elever un enfant, selon le mot de Mgr Dupanloup, c’est porter en haut, vers Dieu, Pâme de cet enfant. Et eux, par leurs maîtres, leurs livres et leurs méthodes, si les pères dignes de ce nom n’y prenaient garde, avant dix ans ils auraient ramené l’enfant en bas, c'est-à-dire vers la terre, en fa çonnant la plus immonde généra tion d’égoïstes que la terre ait jamais portée. La première école de l’homme, ce sont les deux genoux de sa mère. Non, jamais un cœur maternel ne s'est trompé sur la parole qu’il faut apprendre au petit enfant qui s’éveille à la vie. Las païens se courbaient devant les faux dieux : Mars, Jupiter ou Vénus ; mais quelque chose leur disait que la divinité réelle n’etait pas là. Lorsque, pour la première fois, une bonne mère d’Athènes ou de Home pressait son nouveau-né dans scs bras, croyons-le, si des lèvres cette femme pouvait invoquer Mars ou Jupiter, son cœur, néanmoins, pressentait le Dieu in connu, celui dont saint Paul retrouva le temple à Athènes et que toutes les générations appellent avec nous le « bon Dieu » î Oui la mère rêve tout ce qu’il y a de plus grand, de plus beau, de plus noble pour son fils. Et, si elle ne connaît pas Dieu, elle le devine, parce que, d'instinct, son amour cherche l'immense et l’infini pour son enfant. * Quand les mères n’aimeront plus leurs enfants, elles se contenteront d’un autre mot que celui de Dieu pour leur ap prendre à parler. Mais, tant que les mères auront cet amour, c’est avec ce qu’il y a de plus grand, c’est-à-dire le nom sublime de Dieu, qu’elles appelle ront le sourire ou la parole sur les lèvres de leur fils. Oui, tant que les mères aimeront leurs enfants, c’est en haut, vers Dieu, qu’elles porteront les premiers regards de l'homme. On peut organiser l’école sans Dieu, mais jamais la mère sans Dieu n’existera, parce que, la foi morte au cœur des mères, l’amour maternel serait mort, et que, ni en France ni ailleurs, les lois ne tuent pas cet amour ! L’amour maternel monte ; donc il lui faut le ciel, il lui faut Dieu ! Continuant l’œuvre des mères, tous les hommes de mérite ont toujours appelé Dieu de tous leurs vœux dans l’éduca tion. Alexandre le Grand disait qu’il devait plus à son précepteur qu'à son père. — Par mon père, s’écrie it-il, j’ai eu la vie, et par mon maître j’ai eu la vie honnête et pieuse. Napoléon Ier, cet autre Alexandre le Grand, déclare en organisant les lycées que, « pour former l’homme, il se met tra avec Dieu ». . « L’homme sans Dieu, ajoute Napo léon I‘r, je l’ai connu en 1793 et j’en ai eu assez. » Edouard Alexandre. fLa suite prochainement....

À propos

Fondé en 1815, le Journal des villes et des campagnes était une feuille légitimiste et ultramondaine cherchant à satisfaire à la fois une audience urbaine et rurale. Le Journal paraît jusqu’en 1895.

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