Extrait du journal

Vous croyez peut-être que les factions vont reculer devant leur ouvrage et avouer qu’il y a eu assez de sang versé comme cela; vous croyez peut-être que le bombardement d'une grande ville, la mort de tant de braves soldats, de gardes nationaux et de pères de famille , la ruine de l'industrie et du commerce, effrayeront leur conscience et les détourneront de la voie qu’elles ont suivie jusqu’ici, en voyant que cette voie conduit droit à d’affreuses guerres civiles. Ce serait bien peu connaître l’esprit de parti. Quelques honnêtes gens peut-être se détacheront cl reviendront à des sentitiens meilleurs; mais les fanatiques, mais les malheureux que la misère talonne, mais les forçats qui ont le seau de l’infamie sur l’épaule, mais les républicains qui veulent des places et les carlistes à qui on a enlevé les leurs, tous ces gens-là compteront pour rien les malheurs de la patrie. Que leur fait le sang versé?ils savent bien que leur parti ne peut tenter de triompher que parlefusion du sang. Aussi les voyez-vous dès le lendemain d’une effroyable lutte recommencer leurs manoeuvres, insulter et calomnier le pouvoir, attaquer sa légitimité, appeler une autre révolte en provoquant le renversement du prince actuel et l'appel au pouvoir d’une famille trois fois bannie par la nation. Car il faut bien qu’on se pénètre de celte vérité , et nous ne cesserons d'y revenir, toute prédication en faveur d'un prince déchu est une provocation à la révolte. Tout journal qui sè rend l’organe de cette prédication, insulte la volonté nationale qui s’est prononcée, et toute magistrature qui ne la réprime pas devient également responsable des conséquences. Jamais il ne s’est vu, si ce ! n’est en France depuis quelques années, de système qui permit d’attaquer constamment, non pas les actes du gouvernement, mais son principe, sa légitimité. Ainsi la patrie n'a pasencore séché ses pleurs, que les agitateurs...