Extrait du journal

CONSTAATINE. Toute la France s'affligera des pertes que vient de faire notre armée. Nos soldats sont tombés sans utilité pour le pays, sans gloire pour eux-mêmes. Tous les vœux , tous les efforts s’accorderont pour obtenir la réparation de ce désastre; mais le premier soin doit être d’en rechercher la cause. Ce n’est pas le courage des soldats qui a manqué à cette malheureuse entreprise; a peine ont-ils eu des ennemis à combattre; ils n’en ont rencontré que sous les murs de Conslanline, lorsque déjà ils étaient accablés de fatigue et de froid, épuisés, décimés par les luttes qu’ils avaient dû soutenir contre la pluie, la neige, les torrents débordes et tous les fléaux de la saison. Une armée de sept mille hommes a laissé sur les chemins trois mille morts ou malades, pendant une marche sans combats. Que n’a-t-elle pas eu à souffrir au retour , assaillie alors par des ennemis devenus audacieux, abandonnée par des auxiliaires infidèles ou découragés ? Nous l’ignorons encore grâce aux réticences de cette interminable dépêche qui semble conçue exprès pour exciter les anxiétés publiques. La patrie s’associe aux angoisses de tant de familles qui ont confié leurs encans à l’état ; elle unit sa voix à la leur pour demander compte d’un dépôt si précieux1 à ceux qui en doivent répondre. Quels sont les véritables auteurs des malheurs de notre armée ? Faudrait-il en accuser l'inexpérience d’un chef renommé pour sa sagesse autant que pour son intrépidité? On conçoit les raisons qui ont pu déterminer le maréchal Clausel à compléter promptement par la prise de Conslanline le système d’occupation et

À propos

Fondé en 1795 et dirigé par Jean-Antoine-Guillaume Bailleul, le Journal du commerce est un quotidien d’actualité économique et politique. Constamment poursuivi et condamné pour une succession d’articles d’esprit anti-chrétien ou antimonarchique, le journal devient peu après sa création un des plus importants journaux parisiens.

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