Extrait du journal

une maison où l’on se réunit une fois par semaine pour faire le boston ; je suis l’aine de celte société , et je puis inc vanter d’è’tre du dernier bien , sr.it dit sans vanité, avec la maîtresse du la maison , jeune veuve dont le mari esl mort pendant tes guerres d'Amérique. A la dernière réunion , j’arrivai un peu tard ; on avait profite de mon absence pour me préparer une mystification ; voilà comme on s’v prit : 011 me demanda , lorsque j’entrai , si j’avais et* voir ( c’est ici qu’il faut commencer à rire) la jeune dame dont tout Paris s’entretient. Je lis d’abord l’ignorant ; quoi , M. Badeulard ( c’est ainsi que je m'appelle j, vous u’bêles point allé v >ir cette femme extraordinaire ! reprirent toutes les daines ensemble ; vous avez eu grand «art : on dit qu’elle esl immensément riche; si sa figure vous effraie, s» fortune vous rassurera , etc. . etc. A qui disait-011 tout cela, M. le rédacteur ? je savais à quoi m’en tenir, je vous prie de le croire. Afin de n être point attrapé , je m’étais rendu , le matin même , vue Plumet, où l’ev m’avait assuré que logeait cette quatrième Gorgone, et i avais appris d'une vieille portière que jamais il n'avait rien existé dan» toute cette rue qui ressemblât à la dame en question. Vous allez voir avec quelle adresse je me tirai d'affaire. Je dissimulai et répondis en badinant : Mesdames, vous êtes dans une erreur complexe : la femme dont on vous a parlé n’a point une tête de mort, mais bien de Maure. Or , Maure voulant dire aussi infidèle, la tête de celui prétendue merveille ressemble beaucoup au» vôtres. Après celte réponse plein-- d’esprit et de maire, je m’esquivai, et, pair une prompte fuite , je préservai d’un grand danger mes yeux que l’on allait infailliblement m'arracher....