Extrait du journal

Le débat annoncé sur la proposition du démocrate alsacien Michel Walter tendant à la mise en liberté immédiate des députés autonomistes Ricklin et Rossé avait attiré hier à la Chambre la foule des grands jours. Dans une des tribunes surchargées de public, on se montrait l'abbé Valentini venu à Paris, avec l'abbé Haegy, pour l'assister dans ses tractations. Mais celui-ci ne parut pas. Dès que la séance a été ouverte, M. Bouisson a donné lecture des proposi tions Walter et Uhry, cette dernière ten dant à la mise en liberté de tous les dépu tés incarcérés." Aussitôt le garde des Sceaux a demandé la parole. A la tribune, il a lu textuel lement alors une note dont îles termes avaient été arrêtés le matin au Conseil des ministres et par laquelle le gouvernement demandait à la Chambre d'ajourner, par la question préalable, la proposition du député de Haguenau et posait la question de confiance. La note faisait ressortir qu'il y avait « un grave danger à engager un pareil débat», que la décision du jury de Colmar avait été mise en cause, que le fond même du procès ne pouvait être abordé, que le gouvernement ne voulait ni ne pouvait «rien faire qui apparaisse comme un désaveu de la décision rendue », que l'arrêt de la cour avait été l'objet d'un pourvoi devant la Cour de cassation, que la justice n'avait pas fini son œuvre et que l'affaire était encore exclusivement du domaine judiciaire. Mais ce n'était pas l'avis de l'avocat communiste Berthon qui a demandé là parolej- ui s'étonner que le gouvernement intervînt dans une. affaire qui, d'après la loi constitutionnelle de 1875, regardait seulement la Chambre et les députés. A .son tour, M. Walter est venu défendre sa motion ibien que ses collègues alsaciens, ■...