Extrait du journal

Hier, à 12 h. 30, un banquet a réuni, dans la cour d'honneur des Invalides plu sieurs milliers de combattants canadiens et français, sous la présidence du maré chal Pétain. On remarquait M. Philippe Roy, ministre du Canada, M. Espiard, qui représentait le ministre des Pensions, le brigadier général Ross, chef de la délé gation canadienne. Chacun des légionnaires canadiens a re çu une médaille commémorative gravée par le sculpteur de Possesse. Des allocutions ont été prononcées par le brigadier général Ross, 'par M. Rivollet. Pais le maréchal Pétain a pris la parole. Nous détachons (Je son beau discours le passage suivant : Pendant la guerre, le communiqué journa lier du front signalait quelquefois des revers. Pour les Canadiens, il n'annonçait que des .victoires. C'étaient de rudes combattants, qui enlevaient les objectifs qui leur étaient assi gnés et ne lâchaient plus prise. Leur souvenir est demeuré vivant dans le cœur- du poilu français; car celui-ci, pour avoir passé par les plus dures épreuves, savait apprécier le vrai courage... ... Ce n'est pas seulement comme soldats que nous vous estimons. Nous admirons aussi l'idéalisme dont vous fîtes preuve en quit tant une patrie tranquille que les glaces et des voisins pacifiques protègent des horreurs de l'invasion, et cela pour venir au delà des mers prendre votre part des sacrifices. Dans cette croisade contre l'injustice et l'abus de la force, vous avez voulu jouer le même rôle que. les peuples les plus directement mena cés. A ceux qui, aujourd'hui, foulent aux pieds, comme périmées, les notions de patrie et de famille, les seules pourtant qui puissent con duire l'humanité à de meilleurs lendemains, il suffit d'opposer votre exemple. Le Canada s'est aggloméré lentement par le développe ment continu de ses familles originelles, et, quoique de formation- relativement récente, constitue, à l'heure • actuelle, cette commu nauté d'intérêts et de traditions, d'espoirs et de confiance dans l'avenir, que l'on appelle une patrie. L'épreuve de la guerre, "que le Canada a acceptée pour la seule défense d'un idéal, a fortifié encore l'union de ses enfants. Ainsi des jeûnes patries rappellent à leurs aînées, qui parfois doutent d'elles-mêmes, que les nations ne sont pas des constructions artificielles, mais de vivantes réalités. Les Canadiens ont employé l'après-midi à la visite de Versailles. « ;...