Extrait du journal

Au XVIIIme, nos pères envoyaient, au jour do l’an, do gracieuses et délicates vignettes, de charmantes allégories, de spirituels emblèmes, empreints d’un caractère et d’un style artistiques tout particuliers. Depuis, il est vrai, nous avons métamorphosé les cartes de visite en effigie. Il y a quelques années, des portraits photographiques circulaient le premier janvier, et même un goût douteux enfanta la iodo des caricatures ; heureusement cet usage mourut à la fleur de l’invention et aujourd'hui l’on n’échange que des portraits sérieux : mais il ne convient guère de les échanger qu’en intimité, ce qui donne un nouvel essor aux froids et disgracieux petits cartons, cornés ou non, qui reviennent nous envahir avec cette multiplicité qu’inspire l’insignifiance. Aussi regrettons-nous lo bon vieux temps et souhaitons-nous de voir renaître ces petits chefs-d’œuvre do nos ancêtres,dont les symboles pleins de finesse, d’esprit et de grâce, donnaient tant de charme et de valeur aux cartes du nouvel...