Extrait du journal

Et voilà qu’une rumeur apportée par l’Atlantique rase le sol du i vieux continent. Inflation, inflation; le salut du monde par l’in- | fellation. L’or, ancien gage des mon naines, l’or ne serait plus soudain | que vil métal. N’y a-t-il point | Pétain, l’argent, ou le cuivre — | ou tout simplement le bluffe ? comme c’est curieux... Il fut un temps non lointain, où d’implacables égoïsmes s’acharnaient a maintenir des monnaies somptueuses. Vanité fatalement nocive. Mais, en ce temps-là, l’or accaparé au I delà des mers finançait des procédés d’asservissement mondial. Le franc de la France victorieuse était pauvre, si pauvre ! On l’exploitait, non sans arrogance. Des chômeurs britanniques faisaient régner la livre sur nos plages, au I détriment de l’humble baigneur, de France. Des touristes yankees, | avec un dédaigneux sourire en or, collaient nos billets de banque sur leurs valises ou en allumaient leurs cigares. Enfin, cahin-caha, le petit franc s’est consolidé dans sa modestie. En dépit des fautes i commises, notre pays, par le courage d’une déflation bien rythmée, par une probité aux gains duraôtes, retrouverait la santé. Nous le pourrions. Mais... des naufrage urs méditent de noyer toutes les monnaies, dont la nôtre, dans la débâcle de leurs égoïsmes désuniarés et de leurs fastes artificiels. Notre sagesse profitable serait d’achever méthodiquement notre convalescence en notre maison i nationale. Notre folie serait de I nous acoquiner à ce dérèglement I moral et physique, à ce jazz-band de banquiers et de trotteurs, dont le paroxysme est une menace mortelle pour le bien-être des braves gens. L’invention de monnaies i fantaisistes n’apparaît qu’aux époques de fièvre maligne. Une monnaie internationale de circonstance serait impuissante à sauver personne ni quoi que ce fût, pas même les apparences. Car le mal des affaires vient beaucoup moins des monnaies qui les liquident que de l’esprit qui les mène. SonPez donc, d’abord, à transformer...