Extrait du journal

Nous regrettions, l’autre jour, la discrétion avec laquelle on avait inauguré, dans sa Normandie natale, un monument au mathématicien de génie que fut Laplace et, plus généralement, nous déplorions le peu d’empressement ou, si l’on préfère, l’espèce de pudeur que les Français apportent le plus souvent à la célébration de leurs gloires les plus authentiques, au premier rang desquelles il convient de placer les grands savants. 11 ne nous déplaît pas de reconnaître que l’on vient de faire à cette règle une heureuse exception en faveur d’un homme qui, dans le même temps que Laplace interrogeait les astres et les forçait à lui répondre, mais sur un terrain plus accessible (apparemment) au commun des mortels, honora aussi magnifiquement la science française, Georges Cuvier, mort il y a eu, hier, cent ans tout juste, après avoir été professeur au Muséum et au Collège de France, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, membre de l’Académie française, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et de l’Académie de Médecine, président du Conseil d’Etat, pair de France....