Extrait du journal

Je vous disais, mon cher Buré, que IM. Poincaré n’avait pas prononcé et n’avait pas pu prononcer la parole que vous lui prêtez : « Le Vatican n’aurait qu’un mot à dire pour faire rentrer le 'clergé alsacien dans l’ordre, et ce mot il ne le dit pas. » Que M. Poincaré n’ait pas prononcé cette parole, je ne pense pas être indiscret en disant que j’en tiens de lui-même l’affirmation catégorique, ce qui clôt, n’est-ce pas, la controverse. Qu’il n’ait pas pu le prononcer, cela résulte pour moi d’une raison et d’un fait. La raison, c’est que M. Poincaré est trop informé des limites de la puissance pontificale en matière temporelle pour en attendre, même dans le cas le meilleur, la solution du problème alsacien. Le fait, c’est que l’intervention du Vatican s’est déjà produite. Lorsque M. Poincaré en a conféré avec le nonce, il y a plusieurs semaines, celui-ci a pu lui affirmer et lui prouver qu’il avait déjà fait venir spontanément Mgr Ruch à Paris pour lui donner les instructions nécessaires à .cet effet....