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L’Écho de la montagne, 3 mai 1890

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L’Écho de la montagne
3 mai 1890


Extrait du journal

Saint-Claude s’estformé il n’a pas même été consulté. Je demande de même à nos autres représentants ici présents si jamais ils ont été appelés à émettre un simple avis. Non. Tout ce qui s’est fait depuis que l’idée ré publicaine a pris son développement s’est fait sous la seule pression de l’opinion publique. Les hommes qui ont paru jouer un rôle plus pré pondérant ont tout simplement été des instruments dont s’est servi l’opinion pour définir et exprimer sa pénsée. Notre regretté ami Henri Michaud fut dans son temps, au dire des réactionnaires, le grand électeur de la circonscription. Ce ne pouvait pas être l’in térêt personnel qui le guidait, celui-là, mais bien ses convictions profondes, son dévouement sans bornes, dont s’était emparé l’opinion publique. Plus tard, fatigué de cette lutte continuelle, il finit par succomber. Les réactionnaires se rejouissant de sa perte crurent que l’idée républicaine allait disparaître avec lui. Ils ont été trompés dans leurs espérances. 1885 voit surgir d’autres hommes énergiques, nos amis Colin, Vuillod, etc.., toute une phalange de citoyens prêts à se succéder sur la brèche. — Ce n’est pas l’intérêt personnel qui produisait tous ces dévouements. Non, ce sont les convictions républi caines et la force de l’opinion publique. Aujourd’hui, avec l’institution dont nous sommes ici les délégués, il n’y a plus besoin de sacrifier l’avenir, la vie même de quelques-uns d’entre nous, ce n’est plus i, 2, 3, 15, 20 citoyens qui se dé vouent. Ce sont mille républicains qui, dans notre canton, se sont groupés pour disperser les charges trop lourdes à supporter pour quelques-uns. En ce moment, notre canton montre par l’entente fraternelle qui existe entre les républicains de toutes les communes, que les individualités ne sont rien, que les convictions et la valeur des principes sont tout. Pour ce qui concerne nos desiderata, je crois être l'interprète de tous les membres des Groupes et tous les républicains de la région en disant que plus que jamais nous désirons l’accomplissement des réformes démocratiques. Le programme électoral que nous avons formulé l’année dernière est bien l’expression exacte de nos revendications. — Nous voulons la République nous la voulons incontestée, progressive et réfor matrice, car nous savons bien que ce n’est qu’avec elle que nous arriverons à l’amélioration de l’état social. Aussi savons-nous modérer nos aspirations quand il est nécessaire, et lorsque toutes les réac tions coalisées tentent de jeter la division dans les rangs républicains en se servant de cette maudite question religieuse, plutôt que de nous laisser en traîner à un entêtement coupable, nous savons adoucir le feu qui nousinspire, laisser en repos nos revendications pour ne songer qu’à sauvegarder les institutions républicaines. Mais le jour, où la réaction vaincue mettra bas les armes, nous n’entendons pas avoir une Répu blique sans progrès, une République qui 11c soit qu’une monarchie constitutionnelle ; nous voulons continuellement des améliorations. On fait beaucoup de réclame depuis quelque temps en faveur des affaires ; on demande qu'on s’occupe des lois de commerce, d’industrie, etc C’est très beau cela en théorie, mais dans le fond, nous ne nous fions que tout juste à ce trompe-l’œil. — Comment peut-on faire de bonnes lois démocra tiques même en affaires, pendant que nous aurons un Sénat élu au suffrage restreint î Il faut d’abord la révision de la Constitution c’est la première loi d’affaires à accomplir. 11 faut la rentrée du clergé dans le droit commun, pour ôter à tous les partisans des anciens régimes un moyen de propagande continuelle contre la République alors qu'ils sont payés par elle. C’est la deuxième loi d'affaires à accomplir. Le clérica lisme est plus que jamais l’ennemi ; aucune con ciliation, aucune entente n’est possible avec lui. 11 faut le rendre impuissant si nous voulons que le progrès se développe. Je profite de la présence ici de nos représentants, pour bien leur dire qu'ils doivent toujours aller en avant. Nous ne leur de mandons pas d’être intraitables, mais de ne jamais émettre un vote qui ne soit appuyé avec rigidité sur lesprincipcs avancés. Nous leur disons de se conformer toujours aux besoins du moment quand la République est eu danger. Mais nous leur demandons de se placer toujours à l’avant-garde et de pousser toujours en avant quand le danger a disparu. Et pour cela ils peuvent compter sur la fidélité des électeurs républicains. Plus ils feront, plus les électeurs seront contents; mais le jour où ils seront appelés à donner une im pulsion vigoureuse et qu’ils ne le feront pas, quoi que aucun danger ne soit à craindre, ce jour-là notre confiance leur sera immédiatement retirée. Heureusement, nous n’en sommes pas là ; le can ton de Saint-Claude 11’a jamais été plus fidèlement représenté. Nous pouvons compter sur notre député, sur notre conseiller général et nos con seillers d’arrondissement, et eux peuvent compter sur le corps électoral qui leur a donné mandat de le représenter. Aussi pour leur exprimer notre confiance, d'une façon plus cordiale, je vous propose de boire à la santé de la députation républicaine du canton et de l’arrondissement de Saint-Claude. M. Grosgogeal, conseiller général, a abordé la question discutée à l'assemblée départemen tale sur le chemin do fer. M. Reybert a répondu et a raconté fort spirituellement l’affaire du Simplon, le perce ment de la Faucille, et les causes du tracé P.L.-M. do Lons-le-Saunier à Saint-Jean-deLosne. Cette causerie a été très affable et pleine d'instruction pour les convives, qui se sont retires à 4 heures. Entre temps, romances et chants patriotiques ont été interprétés par plusieurs convives, et une quête faite au profit de la Société de Gymnastique, a produit 24 francs....

À propos

L'Écho de la montagne fut un hebdomadaire publié à Saint-Claude entre 1877 et 1944. Il faisait suite à L'Hebdomadaire, lancé en 1827. Il s'agissait d'un journal qui publiait les annonces judiciaires, commerciales, ainsi que les actualités du canton du Jura. En 1946, le journal est ressuscité par Jean-Pierre Salvat et renommé Le Courrier. En 2009, Le Courrier fusionne avec L'Indépendant du Haut-Jura-Morez pour donner Le Courrier l'Indépendant, dont la publication est discontinue depuis 2011.

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