Extrait du journal

Le flibustier avec lequel la commission du budget de 1886 s’est entendue pour établir les évaluations budgétaires, avait eu soin de nous apprendre que son travail était sérieux, qu’il ne présentait aucune erreur. S’il y en a, disait le fameux Jules Roche, elles prouveront plutôt que nous nous sommes trompés en évaluant les recettes au-dessous de ce qu’elles doivent produire. Nous allons voir avec quelle im pudence ces gens-là ont menti. Depuis le 1er janvier 1886, jusqu’au 1er mars 1886, c’est-à-dire pendant une période de deux mois, les évaluations ont été exagérées de 23,305,350 francs. On peut juger ce que cela donnera en douze mois. Voilà oà les républicains en sont lors qu’il s’agit de tromper le public. Le Journal officiel nous fait connaître dans son numéro du 12 mars et toucher du doigt les canailleries des républicains. La France marche à une ruine certaine. Les finances sont compromises; la situa tion matérielle de ses habitants devient de plus en plus mauvaise. Jamais les signes de ruine provenant de l’influence exercée par un mauvais gouvernement sur la situation économique ne s’étaient encore produits d'une façon aussi nette. Examinons les recettes dans leurs plus petits détails. L’impôt -direct ne compte pas pendant les deux premiers mois, les rôles sont à peine distribués, mais déjà la République poursuit à outrance le contribuable : les frais de poursuites ont atteint 3 fr. 79 pour 1,000, chiffre qu’on n’avait jamais vu ; il était à peine de 80 centimes pour 1.000 sous les gouvernements monar chiques. Il y a déjà dans le chiffre des poursuites, une augmentation de 62 cen times pour 1886, comparé à la période correspondante de 1885. L’impôt sur le revenu des valeurs mo bilières a donné une augmentation de 248.000 sur les évaluations budgétaires. Pendant le mois de février les recettes des contributions indirectes accusent une...