Extrait du journal

« Le meurtrier n’hérite pas de sa victime. » Tel était l’axiome juridique invoqué par M. Basiliondis contre Mme du Bot de Talhouet et son fils. Il a obtenu gain de cause- C est lui qui recueillera la succession de son frère, le tribunal ayant déclaré « révoquées pour cause d’ingra titude les dispositions testamentaires prises par M. Léon Basiliondis » en faveur de la partie adverse. L ingratitude est noire, en effet, de mettre à mort un bienfaiteur afin de profiter plus tôt de sa générosité posthume p*r destination, et l’on conçoit que le législateur qui poursuit la cap tation d héritage en ait condamné le procédé le plus brutal. Mais la cause était litigieuse parce qu’avant le procès civil l’affaire avait été jugés au criminel et que le jury avait rendu un verdict d acquittement. C est en 1923 que ce riche étranger, Grec de naissance et Turc de nationalité, avait été trouvé mort dans l’appartement qu'il partageait avec son amie parisienne. Mort violente, sans aucun doute : le sang avait coulé. L’accusation soutenait que la jeune femme avait organisé un guet-apens et que son fils était lexécuteur. Mais la défense l’emporta. L arrêt d: la première Chambre du tribunal civil paraîtra aux profanes en contradiction avec le jugement de la Cour d assises. En voici les motifs :...