Extrait du journal

La Raison, que nous recommandions encore hier dans l’éditorial, a fait sa rentrée hier au Palais-Bourbon. Après des journées d’incohérence, d’où il n’est rien sorti, si ce n'est la hausse de la Ijvre, hier fut une journée de détente et de bon sens. Tout le monde a senti le péril et la gra vité d'une crise ouverte en ce moment et chacun a mis généreusement du sien pour écarter ce péril redoutable. Comme le faisait remarquer un membre de la Commission des Finances, « la porte a été ouverte », et l’air s’est purifié. La Commission, maintenant sa décision de la veille, a adopté d’abord les conclusions du rapport de M. L amoureux. Le rapporteur demandait dans la résolu tion qu’il comptait soumettre à la Chambre, de mandater la commission pour rapporter le projet du cartel, puisqu’elle avait repoussé le projet gouvernemental. Sur ces entrefaites, le président du Conseil et le ministre des finances ont été entendus par la Commission et dès ce moment il est apparu que tout espoir d’entente n’était pas perdu. Le gouvernement déclara être 'prêt à conti nuer à collaborer avec la Commission pour apporter un texte à la Chambre. Dès lors, les conclusions du rapport Lamoureux n’ayant plus aucune signification devant l’attitude conciliante du gouvernement, la Commission a repris son rôle normal et va continuer, en collaboration avec M. Doumer, à élaborer un texte définitif où il sera largement tenu compte des suggestions du projet du Cartel. Dans son intervention à la Commission, M. Briand a tenu, en plein accord avec M. Doumer, à bien préciser que le débat actuel est avant tout un débat de technicité finan cière et qu’il n’est aucunement dans les in tentions du gouvernement de mettre en...