Extrait du journal

Marseille est devenu une sorte de forêt de Bondy, une forêt de Bondy où, le soir venu, et même en plein jour, de hardis malfaiteurs détroussent, dévalisent et assassinent les promeneurs inotlensifs. Les nervis sont les maîtres de Mar seille. Sous les yeux de la police, impuis sante, ils volent et tuent impunément. Ces nervis, nés du croisement de la basse population marseillaise avec les ouvriers italiens et maltais, venus pour travailler sur les ports, constituent pour Marseille un danger permanent. Mais ja mais leur audace n’avait atteint les pro portions où les habitants terrifiés la voient s’élever aujourd’hui. Ce sont les « Apaches » do Marseille, mais des apaches autrement aventureux que ceux de Paris. Les nervis ont plusieurs façons d'opé rer, naturellement. Il y a, d’abord, les procédés classiques : l’agression noc turne, le vol à main armée, Ventùlage.la rixe provoquée sous un prétexte quel conque. Malheur au passant attardé dans les rues écartées cû qui, la nuit, erre seul et d’un pas lent dans les rues, même du centre! Malheur à l’imprudent qui se laisse entraîner par une connaissance de ren contre dans une maison inconnue ou dans un hôtel meublé! Malheur au promeneur qui ne répond pas aux appels pressants d’une femme en station sous les arbres des allées de Meilhan ou de tel autre boulevard ou cours, ou qui répond par un refus trop brusque à ses sollicitations! Bientôt le malheureux est assailli par un groupe qui se tenait aux aguets et qui le roue de coups et le dévalisé. S’il crie, un coup de revolver lui a bientôt imposé silence et, au jour, on ramasse un cadavre de pius. Quiconque, la nuit tombée, aperçoit un groupe dissimulé dans quelque coin obscur, doit se garder de le frôler et se bâter de pisser au large. il y a ensuite les procédés nouveaux,...