Extrait du journal

Rompre, d’un cœur léger, pour le plaisir d’un « beau geste », dès rap ports pacifiques et de bonne entente, que rien ne menace, sur lesquels ne piano en ce moment aucun nuage ; provoquer une manifestation d’hosti lité à" un pays qui entretient avec nous de telles relations commerciales, ne serait-ce- pas de la pure aliénation mentale ? A un autre point de vue, nous nous réjouissons quand s'évanouissent les causes de dissentiment et quand se manifeste un rapprochement de la France et de l’Angleterre. Hommes libres, nous devons de la reconnaissance à l’Angleterre, berceau de la liberté, terre classique du parle mentarisme, initiatrice de l’émancipa tion humaine, inspiratrice des hom mes de 1789, qui firent la Révolution française. Aujourd’hui encore, ce se rait un inestimable bienfait pour la France que d’acquérir les mœurs poli tiques des Anglais, leur amour de la liberté individuelle, leur culte de la légalité. Nous sommes fort loin, mal heureusement, de cet idéal. Nos gou vernants tournent le dos à ce noble exemple. Le moindre dos abus de pou voirs, le moindre des attentats aux droits de l’individu, que les gouvernés subissent et tolèrent chez nous, sou lèverait, de l’autre côté de la Manche, l’ananimo réprobation, l’nnanime ré volte. Républicains, nous devons de la re connaissance à l’Angleterre, asile des proscrits. Sans rien abandonner de la fierté nationale, sans renoncer à aucun de nos droits, tout en désirant, du plus profond de notre cœur, que la France tienne haut son drapeau et ne consente jamais à l’immilier, nous repoussons comme un sentiment funeste à nos intérêts et mauvais en soi i’anglophobie acharnée et systématique. Nous sommes heureux de l’accueil, non seulement correct mais cordial, de Paris à Edouard VII qui, avant d’être roi d'Angleterre et empereur des Indes, fut le plus parisien de tous les princes. Louis PÉRIË....