Extrait du journal

Elle le repousse, parce que cela peut aller très loin. Qui fera le départ entre l'accusation, dont il faudra, dans les quinze jours, faire la preuve matérielle (non point devant un jury populaire, mais devant trois magjstrats), et le jugement politique porté sur l'action d'un dirigeant? Ecrire d'un ministre, dont on estime l'attitude néfaste, sans soupçonner un instant son intégrité personnelle : « Il a trahi les intérêts qui lui étaient confiés... », cela suffira-t-il à faire traîner le critique devant le tribunal, qui lui demandera de « faire la preuve » ? Que signifiera, en ce cas, juridiquement, le mot « preuve » ? Et à quelle émasculation de la presse indépendante cela ne peut-il pas conduire ?...