Extrait du journal

Un travail acharné, sans distraction, sans répit de toutes les heures, de toutes les minutes une'pensée constamment tendue vers l'objet de sa prédilection et de ses inquiétudes L'Ouest-Eclair La volonté de le faire vivre, d'étendre toujours davantage le champ de son expansion et de son influence des journées fiévreuses, des nuits sans sommeil, une vigilance dont le regard perçant pénètre partout, remet tout au point et ne laisse grincer aucun des rouages de la complexe machine une curiosité professionnelle toujours en éveil, toujours à l'affût des perfectionnements techniques et des inventions nouvelles et, dominant toute cette activité extérieure, une âme forte, que certaines méconnaissances, certaines injustices pourront meurtrir et même faire saigner, mais n'abattront pas voilà l'abbé Trochu. J'en ai da assez. Si j'en disais plus et si mon amitté s'enhardissait jusqu'à vous parler de ses autres qualités et de tout ce qu'évoquent pour moi les vingt-cinq années de notre collaboration, il ne me le pardonnerait pas. Il recueille aujourd'hui le fruit de son immense Labeur. cet enfant chétif que nous lui avions confié, il en a fait un grand et robuste garçon, fortement armé pour le combat, et il ne me démentira pas si j'ajoute que si plus belle récompense est de pouvoir se dire qu'en faisant de l'Ouest-Eclair l'un des plus grands régionaux de France, il a puissamment servi la causé" à laquelle s'était dévnuér notrn jeunesse et dont nous demeurerons usqu'à la fin les indéfectibles défenseurs. :Il', Messieurs, et ce sera mon dernier mot, tous avons toujours considéré qu'un journal vaut pas qu'on s'y intéresse, s'il n'est d'abord une opinion. Jamais, non jamais nous n'aurions accepté, nous qui pouvions gagner honorajHement notre vie dans un travail tranquille, dans une existence bourgeoise et d'ailleurs parfaitement honorable, d'affronter les désagréments et les risques de la lutte d'où l'Ouest-Eclair est sorti vain-, queur, si nous n'avions pas entendu. jusqu'au plus profond de notre coeur et de notre conscience, la voix secrète, la voix mystérieuse et sacrée qui nous commandait de réjoindre sur le champ de bataille des idées et des doctrines, les hommes désintéressés et courageux qui portaient notre étendard. l.'Ouest-Eclair a été dès la première heure, il est resté et i2 restera une opinignJcette opinion, Messieurs, vous la connaissez. Depuis le 2 août 1899, elle n'a pas varié et les événements tragiques des dernières années, le malaise, l'inquiétude et les angoisses de l'heure présente ne sont pas pour l'affaiblir. Dans l'article-programme qui figurait en tète de notre premier numéro et où j'avais essayé de définir nos aspirations et de dire quel esprit nous animait, je citais, parce qu'elles exprimaient beaucoup mieux que je n'aurais su la faire, la pensée qui remplissait nos âmes, ces paroles que Montalembert, alors dans tout l'éclat de sa conquérante jeunesse, avait adressées soixante ans aupara-...