Extrait du journal

les Allemands par centaines de milliers pendant la première A dix-neuf ans il était dans le service consulaire, à Budapest, puis à Trieste, puis à Fiume ; dans cette dernière ville — alors anustro-hongroise — en 1905, les autorités décidaient de faire embarquer immédiatement sur un navire qui ne devait lever l’ancre que cinq jours plus tard, cinq cents émigrants en partance dont la présence risquait de salir a ville aux veux d’une archiduchesse en visite . « Dites à l’archiduchesse, fit La Guardia, qu’elle peut faire marcher ses gens, mais qu’elle ne fera pas marcher le consul d’Amérique » ; et il ne marcha pas. Deux ans plus tard, il revenait comme interprète à Ellis Island, le dépôt des immigrants ; entre temps, il faisait son droit, était cinq ans homme de loi ; le voilà substitut du Procureur général de l’Etat de New-York, le voilà élu député en 1916 — il l’a été jusqu’en 1933. L’Amérique prend part à la guerre, La Guardia devient aviateur, emmène en Europe les 150 premiers pilotes de l’armée régulière ; après Capoletto, on l’envoie précipitamment remonter le moral des Italiens, il commande l’école d’aviation de Frioggia et les forces aériennes américaines sur le front italien, il se mesure personnellement avec les niveleurs autrichiens, il parcourt les villes de la péninsule, parlant aux foules : « Les Américains arrivent ! Les Américains sont là ! » On l’adore ! les généraux veulent le faire passer en conseil de guerre parce qu’il se ravitaille sur place en Italie, au lieu d’attendre les envois de l’intendance installée en France ; il déclare, lorsqu’on lui oppose le règlement, qu’alors il va s’en aller à Washington faire changer le règlement ; les généraux canent....