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La Cocarde, 11 décembre 1905

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La Cocarde
11 décembre 1905


Extrait du journal

M. Rouvier aurait affirmé d'après deux notes publiées, l’une par un grand journal du soir, l’autre par une agence, que la Russie aurait en dépôt dans les banques étrangères des sommes représentant l’intérêt de plusieurs années des onze milliards quelle doit aux porteurs français. Ces deux notes avait déjà un caractère officieux, mais elles sont devenues de véritables commu niqués officiels, puiéqu’aucun dé menti n est venu les infirmer. 11 est donc établi que le prési dent du Conseil, le chef du gouvernementfrançais, s’est porté garant de la solvabilité de la Russie. C’est là un fait sans précédent. Pour qu’une allégation aussi manifestement contraire à la vé rité ait été prêtée à M. Rouvier, il faut que la situation soit extrême ment grave, beaucoup plus grave même qu’elle apparaît d’après les rares dépêches venues de Pétersbourg, dont l’une nous a pourtant appris qu’à la date du 6 novembre le 4 U|0 russe avait été coté à la Bourse de cette ville 74 francs, alors qu’à Paris, grâce aux rachats que les établissements de crédit opèrent avec l’argent des dépôts, il se négociait au cours d’environ 80 francs. M. Rouvier, dont les capacités financières ne sauraient être con testées, s’est ainsi fait l’éditeur d’un véritable mensonge sur lequel les grandes banques vont étayer de nouvelles manœuvres frauduleuses destinées à tromper 1 Epargne et à surprendre la con fiance des porteurs de rentes russes. Les Etablissements de crédit vont pouvoir de nouveau dévelop per ce thème dont ils ont déjà jeté les premiers germes dans l’esprit de leur clientèle provinciale : La rente russe est garantie par l’Etat français. Car nous ne saurions trop le répéter, cette monstrueuse impos ture est journellement propagée parles agences des départements du Crédit Lyonnais ; vingt lettres que nous avons en ce moment sous les yeux en font foi. Mais le Président du Conseil, qui n’a peut-être jamais proféré un seul mot des propos qu’on lui prête, aura la ressource plus tard, après l’inévitable banqueroute de la Russie, d’affirmer qu’il n’a rien dit de semblable. En attendant, à l’aide de cet équivoque ou plutôt de ce bruit habilement répercuté, le krak...

À propos

Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.

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