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La Cocarde, 26 avril 1893

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La Cocarde
26 avril 1893


Extrait du journal

L’arrestation du Petit Léon Cette nuit des agents de la Sûreté ont mis en état d’arrestation le souteneur dont nous avions, il y a trois jours, raconté les exploits, le Petit Léon, contre lequel un mandat d’a mener avait été délivré. C’est jue Saint-Martin où passait le Petit Léon qu’a eu lieu son arrestation. Cet individu doué d’une grande force op{tosa aux agents une telle résistance qu'il àllut à ceux-ci l’aide de plusieurs personnes pour se rendre maître de lui. Emmené au poste et fouillé, il fut trouvé porteur d’un coup-de-poing américain et d’un couteau poignard. Apres interrogatoire il a été envoyé au Dépôt. LE DRAME DE BELLEVILLE Une jeune fille qui assassine sa sœur. — Pour leurs amants Deux ouvrières, nommées Louise et Rose Rossi, travaillaient toutes deux chez MM. Dufaux, Mathieu et André, fabricants de ba leine, 89, rue de la Nare,se prenaient ce ma tin, à dix heures, de querelle à l’atelier. La discussioa amenée par une cause assez futile s’envenima rapidement : il était question,paraît-il, des amants des deux sœurs qui avaient eu ensemble des mots la veille. Chacune des sœurs prenait naturellement parti pour son amant. Louise, âgée de 22 ans, à bout d’argu ments, arrivée au paroxysme de la colère, se jeta sur sa sœur Rose, la terrassa et la traîna par les cheveux au milieu des rires des autres ouvrières que la scène amusait fort. Les rires se changèrent en cris d’horreur. Rose qui tenait à la main un outil tranchant en frappa sa sœur au bas ventre d’un coup terrible. Louise tomba comme une masse. On se précipita, la blessée fut transportée dans une pharmacie voisine, mais malgré tous les soins qui lui lurent prodigués, elle ne tarda pas à expirer. Rose sans manifester le moindre repentir de l’acte horrible qu’elle venait de commettre est allée d’elle-même se constituer prisonnière chez le commissaire de police du quartier. Le corps de la malheureuse victime a été reconduit au domicile de la défunte, 28, rue Julien-Lacroix....

À propos

Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.

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