Extrait du journal

La situation en Yougoslavie n’est suivie de près que par les spécialistes des affaires balkaniques. Mais quiconque lit attentivement ne serait-ce que les correspondances de Belgrade qui paraissent dans les grands journaux européens, est à même de savoir que cette situation est dépeinte sous les couleurs les plus sombres, l.e correspondant de l’officieux Temps prédisait dès 1 an passé (te sérieux événements en yougoslave. Le fascisme yougoslave a su enchaîner le pays, mais il ne possède pas d’appuis réels dans les masses populaires yougoslaves. Il a étranglé le parti paysan croate créé par Raditch. 11 n a rien pu donner aux paysans de Bosnie et d’Herzégovine où subsistent encore les survivances de .a domination féodale. Aux paysans macédoniens, il n’a apporté qu’un régime de terreur auquel l’organisation révolutionnaire macédonienne intérieure (O.R.I.M.) riposta de -on côté par la terreur. Inutile d’ajouter qu'il n’a rien pu donner à la classe ouvrière. Si le fascisme actuel représente le fruit de la politique de ]a bourgeoisie monopolisatrke, maintenue avec l'aide de la petite bourgeoisie trompée par la démagogie sociale, il n'en est pas moins vrai qu'il ne possède aucun appui sérieux dans les nasses petites-bourgeoises pas plus qu’il ne jouit d’un soutien effectif du capital monopolisateur, car la grande bourgeoisie yougoslave ne représente pas une force réelle. C’est pourquoi, plus que ■e fascisme d’aucun autre pays, il révèle les caractéristiques de la bureaucratie et du « lansquenettisme », c’est-à-dire qu’il porte les caractères de la violence ouverte. Les difficultés que doit combattre le fascisme yougoslave sont encore plus grandes que celles du fascisme italien: ou allemand....