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La Critique cinématographique, 9 juillet 1932

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La Critique cinématographique
9 juillet 1932


Extrait du journal

pense de FftANKENSTEMN QUI PASSE ACTUELLEMENT EN MESDAMES, EXCLUSIVITÉ A L APOLLO-CINÉMA MESDEMOISELLES, MESSIEURS, Messieurs, non, c’est surtout aux dames que je m’adresse et principalement aux demoiselles plus impressionnables encore que les dames. Mesdemoiselles, Vous allez Voir un film terrible, il débute par un enterrement et par des gens qui sanglotent, après quoi on entend des cailloux tomber sur un cercueil, ensuite on dépend un pendu et ce n’est là qu’un petit commen cement bien modeste, après, cela devient beaucoup plus épouvantable. Ce film d’horreur, d’horreur d’ailleurs un peu fantaisiste, ce film grand’guignolesque est accueilli habituellement de deux façons, tantôt les gens rient. Ohl ce n’est pas qu’ils soient railleurs ou mécontents, mais c’est qu’ils veulent marquer leur supériorité, ils Veulent prouver par là qu’ils ne sont pas de ces êtres naïfs qui se laissent bouleverser par une histoire de fantôme, car c’est un fantôme que vous allez voir, un monstre à la Wells créé par un médecin qui ressuscite un cadavre. De même qu’elles rient aux Grand Guignol au moment où un scélérat, avec un petit canif, fait sauter l’œil de l’héroïne avec autant d’aisance et de désinvolture que de faire sauter un bigorneau de sa coquille. Mais il est des êtres tendres, délicats, vous Mesdemoiselles, qui ne peuvent supporter l’aspect d’un monstre halluci nant. fe les avertis d’une façon loyale. Ont-elles peur d’un spectre, qu’elles s’en aillent on les entendrait pousser de petits cris, glousser, piauler, on les verrait dans la mesure où on peut les Voir dans l’obscurité, on les verrait tomber à la renverse. Il vaut mieux tourner les talons que de tourner de l œil. Qu’elles s’en aillent on leur remboursera le prix des places. Après tout, ce film a eu un succès éclatant dans des pays divers, il n’y a pas de raison pour qu’il déçoive le public français, c’est un public très sensible, très juste, très clairvoyant, qui sait reconnaître les efforts que l’on a fait pour lui plaire mais qui n’aime pas qu’on le possède comme on dit. Allons... éteignez les lumières... Bien... Merci. Maintenant, Mesdemoiselles préparez-vous à étreindre avec angoisse le bras de votre fauteuil ou le bras de votre voisin. LE TEXTE Ci-DESSUS EST LE PROLOGUE PARLÉ PAR PAUL R E B O U X DANS LA PRODUCTION UNIVERSAL...
La Critique cinématographique (1926-1938)

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  • paul
  • wells
  • grand
  • frankenstein